Quand le président de la République affirmait que la justice de la Rdc est malade, parlant de l’affaire Stanis Bukakera, ce n’était malheureusement pas un euphémisme. Le journaliste accusé de faux et usages de faux reste écroué à la prison centrale de Makala actuellement CPRK ( Centre Pénitentiaire de Rééducation de Kinshasa) et s’est vu refusé toutes ses demandes de mise en liberté provisoire. À cela s’ajoute le réquisitoire musclé du ministère public qui demande la condamnation du Journaliste à 20 ans de servitude pénale principale pour les 6 chefs d’accusations suivants : falsification de sceaux et signatures de l’État (1), usage des sceaux et signatures (2), faux en écriture (3), usage de faux en écriture (4), propagation de faux bruits (5) et transmission d’un message erroné par voie électronique (6).
Dans son réquisitoire, le procureur Serge Bashonga, a aussi encouragé le tribunal présidé par le juge Charly Kasunda à « condamner Stanis Bujakera pour que cela serve d’exemple aux autres journalistes ». Ce ton intimidant du Procureur qui semble viser toute la corporation, sonne comme une menace à l’exercice de la liberté de la Presse.
Du côté des avocats de Stanys Bujakera on estime que l’accusation n’ayant apporté aucun fait matériel dans un procès au pénal sur des infractions matériels, le juge devra libérer en tout état de cause leur client.
«Nous avons plaidé pour l’acquittement de notre client car le dossier est dépourvu de preuves matérielles concernant les accusations retenues contre lui. Le rapport d’expertise a clairement démontré que notre client n’est en rien impliqué dans la circulation du document incriminé. La seule trace trouvée par l’expert est celle du tweet de Jeune Afrique, qui n’est pas lié à notre client. Les juges auront du mal à retenir des charges contre lui, étant donné qu’aucun document incriminé concernant la mort de Chérubin Okende n’a été retrouvé comme ayant été transmis via les appareils électroniques de Bujakera. L’expert n’a trouvé aucune trace de cela », a déclaré Me Jean-Marie Kabengela, l’un des avocats du journaliste.
Le procès Bujakera dont le jugement est attendu d’ici le 20 Mars est une occasion pour la justice de laver son blason terni et commencer le processus de guérison tant souhaité par le président de la République Félix Tshisekedi.
Botamba Sésé Séko









