Dans un rapport récemment publié par le Centre de recherches en finances publiques et développement local (CREFDL), la gestion des finances publiques par l’Assemblée Nationale et le Sénat de la République Démocratique du Congo (RDC) a été sévèrement critiquée. Entre 2021 et 2023, les deux chambres du parlement ont dépensé un total de 1,1 milliard de dollars américains, avec une répartition de 60% pour l’Assemblée Nationale et 40% pour le Sénat.
Le rapport met en lumière des cas de « fraude et d’enrichissement illicite » au sein de l’Assemblée Nationale, notamment sous la direction du bureau de Christophe Mboso Nkodia. Il a été révélé que 90 millions USD ont été dépensés pour l’achat de véhicules, dépassant le plafond autorisé de 4,5 millions USD, soit un excédent de 1 999,85%. De plus, des fonds alloués à des projets de construction importants, tels que les bureaux des commissions parlementaires, un dispensaire et un dépôt d’archives, ont été dilapidés.
Le CREFDL a également découvert que les membres du bureau de l’Assemblée Nationale ont reçu une double rémunération, à la fois en tant que députés nationaux et membres des bureaux, selon les crédits indiqués dans les lois de reddition des comptes des exercices 2021 et 2022. Une ligne budgétaire ambiguë et coûteuse, intitulée « AUTRE PERSONNEL », a été identifiée comme une source de dépenses de rémunération excessives.
En outre, le rapport souligne l’embauche de deux ONG, Splendeur pour le Sénat et Lidya Decor Malika pour l’Assemblée Nationale, pour maintenir la propreté du Palais du peuple. Cette décision est controversée car le ministère des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (ITPR) avait déjà affecté 300 agents pour accomplir ces tâches. Les employés de ces ONG bénéficient d’un barème salarial élevé, tandis que les agents publics sont sous-payés.
Ce rapport intervient au moment où le Bureau Mboso est indexé dans le retard de la mise en place du Bureau Définitif de la chambre basse du Parlement. Certaines langues évoqueraient la volonté de masquer certains chiffres par le Bureau Mboso et ainsi effacer toutes traces de ses exactions financières épinglées par le rapport du CREFDL. Toutefois, les rapports de l’inspection Générale des finances et de la Cour des comptes, déjà dans les couloirs du palais du peuple, sont vivement attendu pour tirer toutes les conséquences de ces soupçons.
Botamba Sésé Séko









