Une découverte choquante a été faite ce week-end à Kinshasa par le ministre des Sports et Loisirs, Didier Budimbu. Lors d’une visite de routine, il a constaté que le mythique Stade des Martyrs, anciennement connu sous le nom de Kamanyola, avait été amputé d’une partie de son terrain. Deux chantiers y ont été érigés : l’un pour la construction d’une station-service et l’autre pour un immeuble destiné à abriter des logements ou un complexe hôtelier.
Les techniciens présents sur les lieux n’ont pas divulgué l’identité des propriétaires de ces chantiers et ont refusé de fournir des explications sur l’origine de cette appropriation. Cette situation survient alors que le stade est sous la menace d’une sanction de la Confédération Africaine de Football (CAF) concernant son homologation. Le ministre Budimbu se bat actuellement pour obtenir des financements conséquents afin de viabiliser cette immense enceinte sportive.
La construction d’une station-service dans un complexe sportif représente un risque incalculé pour la population, notamment en cas d’incidents lors des rencontres sportives. Il est inconcevable qu’une personne puisse entreprendre de telles constructions au sein d’un bâtiment public sans avoir obtenu des assurances préalables, surtout écrites.
Cette affaire interpelle l’ancien ministre des Sports, François Kabulo Mwana Kabulo, qui était responsable des infrastructures sportives publiques avant Didier Budimbu. Il est pointé du doigt pour n’avoir remis aucun document divulguant lesdits travaux à son successeur. Selon des sources officielles, un ancien ministre des Sports avant François Kabulo aurait signé un contrat de location d’une partie du stade des Martyrs avec un individu pour une durée de 15 ans, à raison de 6000 dollars par mois. Dix mois de loyer ont déjà été payés, mais pas sur le compte de l’État.
Face à cette situation, le ministre Budimbu a ordonné l’arrêt immédiat des travaux et a fait arrêter les architectes et chefs de chantier présents sur les lieux pour éclaircir cette affaire. Il a également résilié le contrat de location, soulignant que ces travaux risquaient de compromettre l’homologation du stade.
L’enquête se poursuit pour déterminer les responsabilités et engager d’éventuelles poursuites judiciaires contre les responsables de cette vente illégale.
Par Thierry Bwongo









