La capitale congolaise, Kinshasa, est confrontée à une mutation préoccupante de sa criminalité en 2025. Alors que les opérations comme « Ndobo » et « Zéro Kuluna » ciblaient principalement les gangs armés de machettes et d’armes blanches, une nouvelle vague de criminalité s’installe, caractérisée par l’usage d’armes de guerre. Les récentes attaques, notamment le braquage en plein jour à Lemba Terminus et la tentative d’intrusion au Kinshasa Mall, montrent que ces criminels disposent d’armes d’appoint utilisées par les forces de l’ordre en RDC, voire de fusils d’assaut AK47 et de mitraillettes de type Uzi, bien loin des armes légères habituellement recensées dans la délinquance urbaine. Cette situation laisse supposer une porosité inquiétante entre certains éléments des forces de sécurité et les réseaux criminels, nourrissant des interrogations sur l’origine de ces équipements.
Les derniers développements viennent confirmer la gravité du problème sécuritaire. À Lemba Terminus, un braquage a eu lieu ce lundi, semant la panique parmi les habitants. Si l’incident n’a pas fait de victime, la négligence des forces de l’ordre a été pointée du doigt par la hiérarchie de la Police nationale congolaise (PNC). Le commandant du sous-Ciat situé à proximité du lieu du braquage a été interpellé, mettant en lumière des failles dans la gestion sécuritaire locale. Cette arrestation relance le débat sur la responsabilité des forces de l’ordre dans la recrudescence de la criminalité.
Par ailleurs, les faits survenus au Kinshasa Mall ont révélé une autre facette des tensions qui minent la capitale. Contrairement aux premières informations circulant sur une tentative de cambriolage, la police a clarifié la situation, indiquant qu’il s’agissait plutôt d’une altercation entre des éléments de la LNI autour d’un pot-de-vin. Lors de cet affrontement, un civil a brièvement mis la main sur l’arme d’un agent avant de la laisser tomber, incapable de la manipuler. Un des agents impliqués est désormais en détention au commissariat provincial, tandis que d’autres sont activement recherchés.
Ces incidents, ajoutés aux braquages violents survenus en février à Bandalungwa et Matete, où des bureaux de change et un supermarché ont été pris pour cible, démontrent que la criminalité armée s’intensifie et prend une ampleur inquiétante. Malgré les efforts du gouvernement visant à améliorer les conditions de vie des policiers et des militaires, notamment à travers le doublement des soldes et l’octroi de primes spéciales, la recrudescence des braquages armés et du racket met en évidence les failles persistantes dans la gestion de la sécurité.
Face à cette montée de l’insécurité, il devient impératif de mettre en place des actions ciblées, en renforçant la surveillance interne des forces de sécurité et en appliquant des mesures strictes contre la circulation incontrôlée des armes. La population kinoise, lasse de cette spirale de violence, espère que les autorités prendront enfin les décisions nécessaires pour enrayer ce fléau et garantir une protection réelle aux citoyens.
Par Thierry Bwongo









