Kinshasa, mégalopole de plusieurs millions d’habitants, est aujourd’hui le théâtre d’un calvaire quotidien : les embouteillages interminables qui paralysent la ville. Au-delà des désagréments logistiques, ce phénomène affecte profondément la santé mentale des Kinois, comme en témoignent de nombreux récits poignants.

Le récit de ce voyage infernal vers l’aéroport illustre l’anxiété et la fatigue qu’engendre la circulation chaotique. Une simple trajectoire de Kasavubu à l’aéroport de Ndjili s’est transformée en un parcours du combattant, marqué par un embouteillage ingérable, des intempéries transformant les routes en pièges, et une montée de stress insoutenable. Ce type de mésaventure est monnaie courante pour les Kinois, contraints de perdre des heures dans des files interminables de véhicules.

Au fil des récits, une constante se dessine : les embouteillages ne sont pas uniquement un problème de transport, mais un facteur de détresse psychologique. L’énervement face aux policiers corrompus, le découragement de devoir parfois abandonner son véhicule et recourir à des motos dangereuses, le stress lié aux intempéries et aux infrastructures défaillantes, tout concourt à un climat d’anxiété généralisée. Certains avouent devenir colériques, épuisés, mentalement accablés par ces trajets harassants.

Ce chaos routier affecte directement la productivité quotidienne. Des citoyens relatent leurs difficultés de concentration au travail, la fatigue constante et l’impact sur leur humeur. « Je suis fatigué tout le temps. Je me réveille lourd, incapable de bien me concentrer, » confie un témoin. L’éducation des enfants n’est pas épargnée, avec des élèves contraints d’arriver tard et de voir leur rendement scolaire décroître.

Si le recours aux motos semble être une solution pour éviter les heures interminables dans les bouchons, il n’est pas sans risques. De nombreux habitants plaident pour une refonte de la circulation à Kinshasa, une meilleure gestion des infrastructures et une organisation repensée du transport public. La possibilité d’un travail à distance est également envisagée, permettant à ceux qui le peuvent de limiter leur exposition à ce calvaire quotidien.

L’urgence est réelle. Kinshasa ne peut se permettre d’ignorer plus longtemps cette crise qui dépasse la simple question du transport et affecte gravement la santé mentale de ses habitants. Il est temps pour les autorités d’agir, sous peine de voir l’épuisement collectif devenir un problème sociétal majeur.

Par Thierry Bwongo

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