À Kokiza Village, l’un des quartiers de la cité de Kokiza, située à Durba dans le territoire de Watsa (province du Haut-Uele), un climat de peur et de méfiance s’est installé. La recrudescence inquiétante des braquages nocturnes pousse les habitants et les commerçants à exprimer leur ras-le-bol. Après l’attaque armée du 7 mai, qui a ciblé une dizaine de maisons commerciales, les opérateurs économiques ont décidé de suspendre leurs activités pendant trois jours, en guise de protestation contre cette insécurité croissante.
Ce mouvement collectif constitue un signal fort adressé aux autorités territoriales et provinciales, accusées de passivité face à la menace persistante. Pour les habitants de Kokiza Village, ces actes criminels ne sont plus des incidents isolés, mais s’inscrivent dans un schéma inquiétant de violences répétées. Les assaillants, armés et circulant en toute liberté, semblent agir sans entraves, malgré la présence supposée des forces de sécurité.
« Les bandits opèrent avec une aisance effrayante, parfois pendant plus de deux heures, sans être inquiétés. Cela traduit soit une défaillance du système sécuritaire, soit une complicité au sein des services censés nous protéger », s’indigne un habitant du quartier.
L’exaspération est renforcée par une anomalie troublante : l’électricité est systématiquement coupée durant les braquages, plongeant Kokiza Village dans l’obscurité et rendant toute surveillance nocturne quasi impossible. Cette coïncidence alimente les soupçons d’une éventuelle coordination entre les pannes et les attaques, renforçant l’impression d’une insécurité organisée.
Face à cette situation, plusieurs voix s’élèvent pour exiger une refonte des services de sécurité dans la région. La population réclame notamment des rotations au sein des forces de l’ordre du territoire de Watsa, souvent critiquées pour leur passivité et parfois soupçonnées de complaisance envers les criminels.
Pour restaurer la paix et la confiance, les autorités doivent agir avec fermeté. La stabilisation de l’électricité durant les heures nocturnes, l’intensification des patrouilles, des enquêtes approfondies sur les complicités internes et des poursuites judiciaires à l’encontre des malfaiteurs s’imposent comme des mesures urgentes et indispensables.
Par Christophe Onzonono









