À Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, plusieurs cambistes opérant sur les marchés expriment leur inquiétude face au rejet de certains billets de dollars américains, notamment ceux portant des traces de stylo, des petites déchirures ou des salissures. Cette situation perturbe leurs activités et impacte directement le pouvoir d’achat des ménages.

Rencontrés vendredi 23 mai par la rédaction centrale de tropikinfos.net, ces professionnels du change expliquent que les banques refusent d’accepter les billets présentant des traces de saleté, obligeant ainsi les cambistes à les rejeter également. Autrefois, même les billets légèrement déchirés, qu’ils soient en francs congolais ou en dollars, circulaient sans problème. Mais ces derniers temps, la tendance a changé, entraînant des pertes considérables pour les cambistes.

Cette problématique n’est pas isolée à Bunia. À Kinshasa, des billets de monnaies étrangères portant une déchirure perdent jusqu’à 5% de leur valeur, selon des changeurs de monnaie. Ce phénomène prend racine du fait que certaines banques refusent d’encaisser les devises portant des traces de déchirure, sauf si ces devises proviennent de leur propre distributeur de billets.

Face à cette situation, les cambistes appellent les autorités congolaises à intervenir pour trouver une solution. Ils demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités et de s’impliquer afin de résoudre ce problème. À ce jour, aucune institution financière ne s’est encore prononcée sur ce sujet.

Il est à noter que cette pratique de refuser les billets abîmés n’est pas reconnue par la loi congolaise. D’après un échantillon des cambistes interviewés, cette habitude d’élever le dollar jusqu’à le refuser lorsqu’il est détérioré a élu domicile dans la société congolaise à leur propre initiative, sans aucune base juridique en la matière.

La situation reste tendue, avec des implications potentielles sur la stabilité économique et la cohésion sociale en RDC.

Par Dieumerci Matu Chub

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