Vendredi soir, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a pris la parole dans un discours attendu par ses partisans et ses critiques. Sur la plateforme X, les réactions des internautes ont révélé une profonde division quant à la portée et l’intention de son intervention.

Parmi les soutiens de Joseph Kabila, plusieurs voix ont loué la clarté et la maturité de son propos. Certains y ont vu l’expression d’un véritable homme d’État, capable de donner des orientations pour une sortie de crise et une réunification du pays. « Un discours sage et digne d’un vrai chef d’État qui a la maîtrise de la chose », souligne un internaute, tandis qu’un autre estime qu’il « vient de donner les indications pour éviter la balkanisation. »Un commentaire enthousiaste résume ce sentiment : « 45 minutes de pur bonheur, sans insultes… mais remplies de sagesse et de maturité. L’homme d’État vient de parler et d’assurer qu’il jouera sa partition. »

À l’inverse, d’autres internautes ont jugé le discours comme une prise de parole opportuniste, évoquant une absence de condamnation explicite des groupes armés et du Rwanda dans le conflit qui secoue l’Est du pays. « Zéro condamnation contre les groupes armés M23/AFC », regrette un commentaire, tandis qu’un autre déplore « une armée professionnelle et nationale dont il a fait allusion d’avoir laissée, mais qui fuit devant le M23. »
Plusieurs critiques ont également fustigé ce qu’ils perçoivent comme une tentative de réhabilitation politique sans reconnaissance de son passé à la tête du pays. « L’homme qui a géré le pays pendant 18 ans sans rien de concret vient aujourd’hui donner des leçons d’histoire », s’indigne un internaute, évoquant une posture paradoxale.

D’autres, plus incisifs, considèrent ce discours comme un acte désespéré : « Un discours d’un désespéré, chanté par ses fanatiques comme un phénix hors de tout, un rien qui pleure son rejet comme référence. »
Au-delà des appréciations contrastées, une interrogation demeure : que signifie réellement son engagement à « jouer sa partition » ? Plusieurs observateurs s’interrogent sur la manière dont il envisage d’agir : « Il se hisse en homme d’État. Mais il n’a pas dit comment il compte procéder, par les armes ou par les urnes… »

Cet aspect soulève des préoccupations sur la nature de son implication dans le débat politique actuel et sur son rôle potentiel dans l’avenir du pays. « Hier, les Congolais ont dit : voici l’homme qu’il faut à la tête de la RDC », écrit un internaute convaincu, tandis qu’un autre oppose : « Historien et il a raté une raison de se taire. »
Le discours de Joseph Kabila n’a laissé personne indifférent. Tantôt vu comme une intervention sage et stratégique, tantôt critiqué pour son absence de prise de position sur les sujets clés du moment, il reste un marqueur des tensions qui traversent le débat politique en RDC. Si certains voient en lui un potentiel acteur clé pour l’unité du pays, d’autres y décèlent une tentative de repositionnement personnel.
Par Thierry Bwongo









