Dans une interview exclusive accordée à France 24, le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege a exprimé des critiques virulentes à l’égard de l’ancien président congolais Joseph Kabila, qui a récemment annoncé son retour sur la scène politique.
Mukwege a notamment remis en question la légitimité de l’élection présidentielle de 2018, affirmant que ce n’est pas Tshisekedi qui a gagné… c’est Kabila qui l’a choisi. Et il ne nous a jamais dit pourquoi. Cette déclaration relance le débat sur les conditions de la transition politique en République démocratique du Congo.
Le médecin congolais a également dénoncé l’attitude de Kabila face à l’agression présumée du Rwanda, affirmant que Kabila n’a jamais dénoncé Kagame comme agresseur. Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali, notamment avec la résurgence du M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda.

Mukwege a aussi exprimé son indignation face à la corruption qui gangrène le pays, déclarant : Je savais que le pays était corrompu… mais pas à ce niveau ! Il a critiqué la gestion des ressources et l’absence de réformes structurelles pour lutter contre ce fléau.
Enfin, il s’est interrogé sur les motivations de Kabila à vouloir revenir au pouvoir, déclarant : Et maintenant il revient pour sacrifier sa vie et reprendre le pouvoir ? Il devrait plutôt demander pardon au peuple congolais ! Cette déclaration souligne la frustration de Mukwege face à l’absence de responsabilité politique et de reconnaissance des erreurs du passé.
L’intervention de Denis Mukwege sur France 24 marque un tournant dans le débat politique congolais, mettant en lumière les enjeux de gouvernance et de souveraineté nationale à l’approche des prochaines échéances électorales. Son appel à une prise de conscience collective pourrait influencer les dynamiques politiques à venir.
Par Thierry Bwongo









