Kinshasa, 02 juin 2025 — À travers un message solennel, Martin Fayulu a exprimé ses profondes inquiétudes face à la situation actuelle de la République démocratique du Congo. Il met en garde contre une possible balkanisation du pays et appelle à un sursaut patriotique des dirigeants et du peuple. Son discours, marqué par des interpellations directes et un appel à la mobilisation, suscite plusieurs interrogations sur les enjeux politiques sous-jacents.
Fayulu affirme que la RDC traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire, dénonçant une complicité interne qui accélérerait la dislocation du pays. Il interpelle directement Corneille Nangaa, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, les appelant à prendre leurs responsabilités et à mettre fin aux compromissions avec des forces étrangères.
Son message prend une tournure dramatique, évoquant la possibilité de « mourir pour que le Congo renaisse », ce qui traduit une volonté d’intensifier la lutte politique autour de l’unité nationale.
Ce discours intervient dans un contexte où l’opposition politique traditionnelle semble perdre du terrain, notamment face à la montée en puissance de l’opposition armée qui contraint le pouvoir à revoir certaines stratégies. L’abandon du projet de révision constitutionnelle témoigne des pressions exercées sur le régime de Félix Tshisekedi.

Par ailleurs, le retour en scène de Joseph Kabila place Fayulu face à un nouvel équilibre des forces. La résurgence de l’ancien président, qui multiplie les interventions, pourrait éclipser certaines figures de l’opposition, dont Fayulu. Son appel public apparaît ainsi comme une tentative de réaffirmer son leadership dans un paysage politique mouvant.
Des sources proches du pouvoir indiquent que Fayulu aurait été approché pour un poste de Premier ministre dans le prochain gouvernement d’union nationale. Ce geste, perçu comme une stratégie présidentielle visant à affaiblir l’opposition, pourrait donner une image plus consensuelle de Tshisekedi et contrer la réputation de « tyran et dictateur » que certains lui attribuent.
D’autre part, des rumeurs font état de contacts entre le camp Kabila et Tshisekedi, ce qui pourrait avoir motivé Fayulu à sortir de son silence. En affichant publiquement sa volonté de discussion avec le président, il chercherait à garder une place centrale dans les négociations à venir.

L’appel de Fayulu constitue donc un double mouvement : une alerte sur la situation nationale, mais aussi un acte politique visant à peser dans le jeu des alliances. Face à un pouvoir qui tente de reconfigurer le paysage politique, l’opposition doit désormais choisir entre la confrontation, la résistance unie, ou un rapprochement stratégique avec le gouvernement.
Les prochaines semaines pourraient ainsi être décisives pour l’avenir politique du pays et la place qu’occupera Fayulu dans cette recomposition.
Par Botamba Sésé Séko









