Washington, le 29 mai 2025 – Cinq membres du Congrès américain interpellent la Maison Blanche sur les discussions en cours entre les États-Unis et la République démocratique du Congo (RDC) concernant un potentiel accord minier. Dans une lettre adressée à Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au Département d’État, ces élus réclament des garanties de transparence sur les termes exacts de cette coopération.

Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au Département d’État

Alors que la RDC et le Rwanda ont récemment signé une Déclaration de principes visant à renforcer la stabilité régionale, les élus américains s’interrogent sur l’impact de ce cadre sur l’exploitation des ressources minières congolaises. L’un des points soulevés concerne les conditions des investissements américains dans les minéraux essentiels de la région. La RDC, riche en ressources stratégiques, souhaite un partenariat bilatéral avec Washington, mais les modalités restent floues.

Le secteur minier congolais est marqué par des décennies d’exploitation abusive et de coercition armée, notamment dans les mines artisanales du Kivu. Les parlementaires exigent une clarification sur la manière dont les États-Unis comptent garantir un approvisionnement responsable et équitable, sans exacerber les conflits existants.

Au-delà des enjeux économiques, les élus expriment leur inquiétude face à la réduction de l’aide humanitaire américaine à la RDC. Avec plus de 21 millions de personnes nécessitant une assistance en 2025, la situation humanitaire s’aggrave, notamment à l’Est du pays où sévissent le choléra, la rougeole et la variole. Les coupes budgétaires de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) risquent d’aggraver les souffrances des populations vulnérables.

Face à ce constat, les élus réclament une reprise de l’aide humanitaire et sanitaire, ainsi que des engagements fermes pour protéger les populations affectées par le conflit. Selon eux, la mise en place de mécanismes de surveillance et d’implication des communautés locales est indispensable pour garantir une gouvernance transparente du futur accord minier.

Sara Jacobs et Sheila Cherfilus-McCormick deux des membres du Congrès signataires de la lettre adresséeMassad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au Département d’État

Dans leur lettre, les membres du Congrès demandent à être informés des détails précis des négociations et des éventuels accords économiques à venir. Parmi leurs principales requêtes :

  1. La transparence sur les conditions d’accès des États-Unis aux minéraux critiques de la RDC.
  2. L’implication des groupes de la société civile et des communautés locales dans le processus de négociation.
  3. Une clarification sur les programmes humanitaires américains toujours actifs en RDC.
  4. Un engagement sur la reprise de l’aide humanitaire suspendue.
  5. La mise en place de mécanismes de suivi pour garantir une mise en œuvre équitable de l’accord de paix et des investissements.

Les parlementaires espèrent des réponses concrètes lors de la prochaine séance d’information avec les autorités américaines. Ils insistent sur le fait que toute coopération minière doit respecter les normes sociales, environnementales et de gouvernance les plus élevées afin de ne pas alimenter la corruption ni les conflits.

Par Thierry Bwongo

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