L’exemple bolivien, rapporté par The New York Times, met en lumière les enjeux liés à l’arrivée de Starlink dans des pays aux infrastructures numériques limitées. En refusant d’accorder une licence à SpaceX, la Bolivie a privilégié sa souveraineté numérique, malgré des connexions Internet parmi les plus lentes d’Amérique du Sud. Cette décision, motivée par la crainte d’une dépendance excessive à une entreprise étrangère, a suscité l’incompréhension de nombreux citoyens privés d’un accès stable au web.

En République Démocratique du Congo (RDC), où l’accès à Internet reste inégal et coûteux, Starlink pourrait combler une fracture numérique persistante. Son service satellite permettrait aux zones reculées d’accéder à des vitesses bien supérieures aux réseaux terrestres existants. Toutefois, l’exemple bolivien rappelle que cette avancée technologique ne se limite pas à une simple amélioration technique ; elle pose des questions cruciales sur le contrôle des infrastructures numériques.

Un des risques majeurs est la perte de souveraineté sur les flux de données, un enjeu particulièrement sensible dans un pays où la régulation du numérique reste embryonnaire. En Bolivie, les autorités ont préféré miser sur leur propre satellite chinois, même vieillissant, pour garantir un minimum de contrôle étatique. En RDC, la question se pose : peut-on accepter une dépendance à SpaceX sans mesures de régulation adaptées ?

D’autre part, l’accessibilité financière de Starlink reste à surveiller. Si l’offre promet des débits exceptionnels, le coût initial du kit et de l’abonnement pourrait limiter son adoption. Sans un cadre réglementaire précis, la RDC risque de reproduire le dilemme bolivien : accepter une technologie avancée mais difficilement accessible à la majorité de la population.

En définitive, la RDC doit trouver un équilibre entre innovation et préservation de sa souveraineté numérique. L’expérience bolivienne rappelle que l’intégration d’une technologie étrangère ne peut se faire sans garde-fou. Starlink représente une opportunité majeure, mais sa mise en place requiert une réflexion approfondie sur l’avenir de la gouvernance numérique congolaise. (Source : The New York Times)

Par Thierry Bwongo

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