Kinshasa, le 7 juin 2025 – Le Centre Hospitalier Monkole, situé dans la commune de Mont-Ngafula, annonce la suspension temporaire de ses services gratuits de maternité et de néonatologie, mis en place dans le cadre du programme de Couverture Santé Universelle. Dans un communiqué officiel daté du 2 juin, les responsables de l’établissement justifient cette décision par les arriérés de paiement non réglés depuis octobre 2024 par le Fonds de Solidarité de Santé.

L’annonce du retrait de Monkole du programme reformateur de gratuité des accouchements met en lumière une problématique plus large qui touche le secteur de la santé en République démocratique du Congo. En effet, plusieurs établissements hospitaliers peinent à respecter cette réforme faute de contrepartie financière de la part du gouvernement. Face aux dettes accumulées, Monkole explique que cette mesure est indispensable pour préserver l’équilibre financier de la structure et garantir la continuité des soins.

Au-delà des difficultés financières, des soupçons de mauvaise gestion viennent assombrir l’exécution de la réforme. Des subventions publiques auraient profité à des structures fictives, mettant en doute la rigueur du suivi administratif du programme. Face à ces irrégularités présumées, le député national Mbungani a sollicité la mise en place d’une mission d’enquête parlementaire afin de faire la lumière sur l’état réel de cette initiative qui constituait l’un des piliers du programme du chef de l’État.

Si Monkole jette l’éponge, le ministère de la Santé publique, de son côté, semble en difficulté dans la gestion de cette réforme censée garantir un accès équitable aux soins maternels. L’absence de paiement des établissements conventionnés et les accusations de détournements mettent en péril la mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle. À l’heure où le pays traverse des défis majeurs en matière de gouvernance et de santé, le dénouement de cette crise sera déterminant pour l’avenir du programme.

Alors que les patientes concernées par ces services gratuits se retrouvent dans l’incertitude, la réaction des autorités sera scrutée de près. Une chose est sûre : la gratuité des accouchements est aujourd’hui en péril, et la réponse gouvernementale devra être à la hauteur des attentes pour éviter un effondrement total du dispositif.

Par Thierry Bwongo

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