Kinshasa, 10 juin 2025 – La République démocratique du Congo est secouée par un nouvel épisode de violence politique au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Kabasele Wampanga, cadre influent du parti présidentiel, a tragiquement perdu la vie après avoir été violemment battu dans le cadre de conflits internes opposant des factions rivales. Son décès met en lumière les fractures profondes qui minent la formation politique du président Félix Tshisekedi.

Kabasele Wampanga cadre de l’UDPS

En 2024, Kabasele Wampanga avait déjà été incarcéré à la prison de Makala en raison de ces mêmes rivalités internes. Son parcours illustre la radicalisation des tensions au sein de l’UDPS, où les luttes de pouvoir et de positionnement semblent se transformer en affrontements physiques. Ce climat délétère, loin d’être un simple différend idéologique, révèle une crise structurelle au sein du parti.

Dans la foulée de ce drame, une plainte a été déposée contre Augustin Kabuya, secrétaire général contesté de l’UDPS, au parquet général près la Cour de cassation. Les accusations portées contre lui sont lourdes : assass de malfaiteurs, torture et autres infractions. La famille du défunt et ses avocats dénoncent une justice biaisée et réclament que l’affaire soit transférée à la Cour de cassation, compétente pour juger les députés nationaux.

L’ouverture du procès en flagrance devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Matete a été marquée par un coup de théâtre : la famille de Kabasele Wampanga a annoncé son retrait de la procédure, dénonçant un manque d’impartialité et exigeant une instruction au niveau supérieur. Ce retrait fragilise la tenue du procès et pourrait entraîner une requalification des charges contre les prévenus.

Si la Cour de cassation décide d’instruire l’affaire, les répercussions pourraient être majeures. Une mise en examen d’Augustin Kabuya bouleverserait l’équilibre interne de l’UDPS, exacerbant les tensions entre les factions rivales. Politiquement, une condamnation du secrétaire général pourrait affaiblir la majorité présidentielle et ouvrir la voie à une recomposition du leadership du parti. À l’inverse, un non-lieu risquerait d’alimenter les accusations de manipulation judiciaire et de renforcer la défiance envers les institutions.

Ce drame dépasse le cadre judiciaire et s’inscrit dans une dynamique plus large de crise politique au sein de l’UDPS. La suite des événements dépendra de la capacité des instances judiciaires à garantir un procès équitable et transparent, dans un contexte où la justice congolaise est souvent perçue comme instrumentalisée.

Par la rédaction

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