Dans une interview accordée aux médias publics angolais, le président de l’Angola et président en exercice de l’Union Africaine, Joao Lourenço, a exprimé son inquiétude face à la détérioration de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo. Il a pointé du doigt la tendance des pays africains à privilégier des solutions extérieures plutôt que des initiatives continentales.

Lors de cet échange, le dirigeant angolais a affirmé que la paix et la sécurité sur le continent africain doivent être gérées principalement par les Africains eux-mêmes. « Tout dépend de notre volonté », a-t-il insisté. Selon lui, recourir à des puissances extérieures au détriment des mécanismes régionaux revient à affaiblir l’Union Africaine et à reconnaître son incapacité à résoudre les conflits internes.

Joao Lourenço Président de l’Angola et de l’Union africaine

Concernant la situation en RDC, Lourenço a critiqué la stratégie de Kinshasa, qui a cherché des médiations à Doha et Washington sans constater d’avancées concrètes sur le terrain. Il a souligné que le Nord-Kivu et le Sud-Kivu échappent toujours au contrôle du gouvernement central, que le pillage des ressources se poursuit et que les autorités alternatives dans ces provinces restent un défi majeur.

À travers cette prise de position, Joao Lourenço relance le débat sur l’efficacité des structures africaines telles que la CIRGL et l’Union Africaine. Il exhorte les dirigeants du continent à privilégier une approche endogène et à renforcer les mécanismes de paix africains. « Nous devons faire confiance à nos propres institutions et ne pas déléguer notre destin à des puissances extérieures qui, souvent, n’apportent pas de solutions durables », a-t-il conclu.

Ce message intervient dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la RDC et pourrait amener certains leaders africains à reconsidérer leur approche face aux crises sécuritaires du continent.

Par Thierry Bwongo

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