Une vive polémique secoue les institutions congolaises après l’annonce d’un prétendu massacre de 318 civils à Moba, dans la province du Tanganyika. Ce chiffre, cité le 15 juin par Vital Kamerhe devant la Première ministre, s’est rapidement heurté à un démenti formel de l’armée, révélant un grave problème de communication institutionnelle.
Alors que l’Assemblée nationale relayait un rapport transmis par le caucus des députés du Tanganyika, évoquant 318 morts, les Forces armées de la RDC (FARDC) ont réagi avec fermeté. Le porte-parole de l’armée, le Général-Major Sylvain Ekenge Bomusa Efomi, a qualifié cette information de « fausse », précisant qu’il ne s’agissait que d’un épisode d’activisme du groupe armé Mutono, responsable de « moins d’une dizaine de morts ».
Cette divergence flagrante entre deux piliers de l’État — l’armée et le Parlement — a semé la confusion dans l’opinion publique et mis en lumière les lacunes de coordination au sommet.
Face à l’emballement médiatique et politique, le député UDPS John Banza a finalement précisé que les 318 morts évoqués ne concernaient pas un seul massacre, mais représentaient le cumul des violences survenues à Moba au cours des quatre dernières années. L’Assemblée nationale, par la voix du chef de cabinet du rapporteur, Philibert Kanika Sumbayi, a reconnu l’erreur dans un communiqué officiel.

Cette affaire met en lumière les dangers d’une communication non vérifiée dans un contexte aussi sensible. La propagation d’informations erronées sur des massacres peut attiser les tensions communautaires, nuire à la crédibilité des institutions et compliquer les efforts de stabilisation dans les zones de conflit.
Même si le massacre de 318 personnes ne s’est pas produit comme initialement rapporté, la région de Moba reste marquée par une insécurité chronique. Les groupes armés, notamment Mutono, y sévissent régulièrement, alimentant l’instabilité et causant de nombreuses victimes sur le long terme.
Par la rédaction









