Le Parc national de la Salonga (PNS), la plus grande forêt tropicale protégée d’Afrique, vient de franchir un cap décisif dans sa lutte contre l’enclavement. Un bateau flambant neuf, remis officiellement à l’Unité de gestion du parc lors d’une cérémonie à Kinshasa, symbolise cette avancée majeure. Le projet est le fruit d’un partenariat stratégique entre l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et le Fonds mondial pour la nature (WWF), avec un financement du gouvernement allemand via la banque KfW, à hauteur de 430 000 euros.

Ce navire moderne répond à un besoin logistique crucial pour le parc, tout en apportant un appui aux communautés riveraines. Pour Yves Milan Ngangay, directeur général de l’ICCN, « il ne s’agit pas simplement d’un bateau, mais d’un véritable symbole de progrès dans la conservation de la biodiversité ».

Long de 24 mètres et large de 4,5 mètres, le bateau de type Chanic Truck peut transporter jusqu’à 40 tonnes. Équipé de rampes d’accès pour véhicules, d’un tirant d’eau de 45 cm et d’une autonomie de 2 000 km, il est conçu pour naviguer toute l’année sur les rivières du parc, à une vitesse pouvant atteindre 14 km/h en eau libre.

Cette acquisition améliorera considérablement la logistique des opérations de surveillance, la mobilité du personnel, le transport de matériel, ainsi que les activités de recherche scientifique. Jusque-là, les déplacements dans la Salonga dépendaient principalement de pirogues artisanales et de vols ponctuels, souvent coûteux et aléatoires.

« Grâce à ce bateau, que nous espérons être le premier d’une série, les équipes du parc pourront enfin circuler plus efficacement et en toute sécurité », s’est réjoui Étienne Longe, directeur national du WWF.

Présent à la cérémonie, Tosi Mpanu Mpanu, conseiller principal du Chef de l’État en matière d’environnement, a salué une initiative porteuse de transformation : « Ce partenariat exemplaire montre que la conservation peut aller de pair avec le développement local. Il doit inspirer d’autres projets ambitieux en RDC. »

Dans un parc de 33 000 km², dépourvu d’infrastructures routières, ce bateau marque un pas significatif vers une conservation plus durable, plus inclusive et mieux connectée au reste du territoire.

Par Didier Mbongomingi

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