Séville, 2 juillet 2025 — C’est une voix africaine ferme et résolue qui s’est élevée ce 1er juillet lors de la 4ᵉ Conférence internationale sur le financement du développement. Représentant le Président Félix-Antoine Tshisekedi, le Vice-Premier Ministre et Ministre du Plan, Guylain Nyembo, a pris la parole au nom de la République démocratique du Congo pour appeler à un nouvel ordre économique mondial plus juste.

Guylain Nyembo— Vice premier Ministre congolais du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement

Dix ans après la conférence d’Addis-Abeba, dans un contexte mondial marqué par des pandémies, des conflits armés, la crise climatique et l’instabilité financière, Guylain Nyembo a plaidé en faveur d’un « dépassement collectif » de la communauté internationale. Il a insisté sur l’urgence de revitaliser les mécanismes de coopération au développement, fondés sur la transparence, l’équité et la responsabilité mutuelle.

Le Vice-Premier Ministre a souligné les progrès accomplis par la RDC en matière de gouvernance, de lutte contre la corruption et de maîtrise des finances publiques : en moins de six ans, le budget national a été multiplié par quatre, preuve d’un engagement clair en faveur de la transformation structurelle du pays.

Revendiquant une réforme de fond de l’architecture financière mondiale, il a critiqué la rigidité des conditionnalités imposées par certains bailleurs, lesquelles freinent les politiques publiques alignées sur les priorités locales. Il a appelé à une représentation plus équitable des États au sein des institutions de Bretton Woods, à des instruments de financement plus flexibles et à une coordination renforcée entre bailleurs, afin de réduire la fragmentation de l’aide.

Vue de la séance

La justice fiscale s’est également invitée dans son plaidoyer, avec une demande explicite en faveur d’une fiscalité mondiale plus juste, de la transparence des juridictions fiscales et d’un système de taxation efficace pour les multinationales polluantes.

Sur le volet environnemental, Guylain Nyembo a martelé le rôle central des forêts congolaises dans la lutte contre le changement climatique. Avec plus de 60 % du couvert forestier du bassin du Congo, la RDC détient le deuxième réservoir de carbone de la planète après l’Amazonie. Il a exigé la reconnaissance internationale de cette contribution écologique, à travers une rémunération équitable des crédits carbone générés, qualifiant ces écosystèmes de « biens communs de l’humanité ».

Enfin, à l’occasion d’une session parallèle axée sur l’efficacité de la coopération au développement, il a réaffirmé la nécessité d’un « Pacte 2030 » reposant sur la transparence des données, le dialogue inclusif et la redevabilité mutuelle. Pour lui, la coopération internationale doit devenir un vecteur d’innovation, de résilience et de justice globale.

La délégation Congolaise à Séville

À Séville, la RDC a donc clairement affiché ses ambitions : tourner la page d’une architecture mondiale déséquilibrée et faire entendre la voix des pays du Sud dans les débats qui façonneront l’avenir économique et écologique de la planète.

Par Thierry Bwongo

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