Malgré la signature de l’accord de paix de Washington entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, qui prévoit le retrait des forces armées sur le terrain, et la poursuite des pourparlers à Doha entre Kinshasa et l’Alliance des forces congolaises (AFC/M23), les rebelles poursuivent leur montée en puissance dans les territoires de Masisi et Walikale.

Des sources locales, notamment dans le groupement Kisimba (secteur des Wanianga), ont signalé l’arrivée, jeudi 3 juillet, de nouveaux renforts à Mpety, dans la localité de Banakindi. Ces troupes, accompagnées de munitions, auraient transité par l’axe Kitshanga–Mweso–Kalembe, consolidant ainsi les positions rebelles à proximité de Pinga.

Selon les mêmes sources, les éléments de l’AFC/M23 se préparent à lancer un assaut sur cette cité stratégique, avec pour objectif de s’emparer de son aérodrome. Ce dernier représente un point névralgique pour le ravitaillement et la logistique militaire. Un acteur local, inquiet, rappelle que Pinga demeure une cible récurrente des rebelles et exhorte les autorités à renforcer la présence militaire dans la zone.

« La vision de l’ennemi est claire : attaquer Pinga et occuper l’aérodrome pour faciliter son ravitaillement. Nous appelons notre armée à redoubler de vigilance et lançons un cri d’alarme aux autorités afin qu’elles augmentent les effectifs militaires pour protéger la population », plaide-t-il.

Cependant, une autorité coutumière locale alerte sur les tensions internes au sein des forces de défense déployées à Pinga. Ces dissensions, notamment entre groupes Wazalendo, pourraient compromettre la résistance face à l’avancée rebelle.

« Les divisions entre les groupes armés présents ici risquent de précipiter la chute de Pinga. Ce n’est pas le moment de se quereller. Si ces hommes ont pris les armes pour défendre la nation, qu’ils mettent leurs différends de côté et s’unissent pour affronter une menace qui n’est plus qu’à 15 kilomètres », avertit ce cadre de base.

Pour mémoire, la société civile de Walikale avait déjà lancé l’alerte il y a deux mois sur les intentions de l’AFC/M23 d’encercler et de prendre le contrôle de Pinga. Aujourd’hui, cette menace se précise, dans un contexte où les accords diplomatiques peinent à se traduire en apaisement sur le terrain.

Par Kanoba Obadias

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