Depuis son placement en 2022 sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), la République démocratique du Congo évolue sous le regard vigilant de la communauté internationale. Cet organisme, chargé de combattre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, reproche à Kinshasa la faiblesse des mécanismes de contrôle bancaire, la persistance d’une opacité dans le secteur minier, le déficit de coopération judiciaire à l’échelle mondiale, et la possibilité que des fonds illicites alimentent les conflits dans l’Est du pays.

Pour éviter la relégation sur la liste noire, synonyme de sanctions plus lourdes, le gouvernement congolais s’est engagé dans un vaste plan de mise en conformité. En collaboration avec la CENAREF et des institutions techniques telles que le FMI, Kinshasa tente de regagner la confiance internationale. Des mesures ont été amorcées, allant du contrôle accru des établissements financiers à la refonte du code anti-blanchiment, en passant par la déclaration obligatoire des bénéficiaires effectifs et l’amélioration de la traçabilité dans l’exploitation minière.

Cependant, malgré ces efforts, l’application concrète des réformes varie fortement selon les provinces. Nombre d’analystes soulignent que la volonté politique affichée ne suffit pas encore à instaurer une rigueur durable sur le terrain, surtout dans les zones où la corruption, les détournements de fonds et l’économie informelle prolifèrent.

Bien que figurer sur la liste grise ne génère pas automatiquement des sanctions, cette situation freine les investissements étrangers directs et limite l’accès aux financements internationaux à des conditions avantageuses. Elle affecte également la crédibilité des institutions bancaires locales, déjà fragilisées par des années de gestion contestée.

À l’horizon 2026, la RDC pourrait espérer sortir de cette surveillance renforcée. Pour cela, il lui faudra transformer l’intention politique en actes tangibles, et démontrer, par des résultats mesurables, que ses systèmes financiers sont désormais protégés contre les flux illicites. Une bataille complexe, mais cruciale pour redorer son image économique et diplomatique.

Par Guy Roger Tshitenge

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