Le 8 juillet 2025, une ordonnance du Conseil d’État a réhabilité Honoré MULUMBA KALALA à la tête du Fonds Forestier National (FFN), malgré des accusations graves de mauvaise gestion financière. Cette décision relance le débat sur la gouvernance en République Démocratique du Congo, alors que les rapports accablants de la Cour des Comptes et des Commissaires aux Comptes n’ont toujours pas été contestés sur le fond.
Le rapport d’audit accuse MULUMBA KALALA d’avoir ouvert illégalement une antenne provinciale à Mbuji-Mayi, dépensé des fonds sans validation budgétaire, et financé des projets sans suivi ni contrôle. Les pertes potentielles pour le FFN s’élèveraient à plus de 7,7 millions USD. De nombreux financements ont également été accordés à des structures non agréées, et certains marchés publics ont été passés en violation flagrante des règles de concurrence.
Le rapport financier de fin 2023 corrobore les dysfonctionnements. Des acquisitions non justifiées, une traçabilité insuffisante, et des dépenses opaques pour des festivités et entretiens posent question. Le budget de l’exercice 2023 n’ayant jamais été voté, les commissaires n’ont pu évaluer la cohérence globale de la gestion, renforçant les soupçons de dérives financières.
La réhabilitation d’un dirigeant au passif lourd interroge. Honoré MULUMBA KALALA avait déjà été sanctionné pour refus de collaborer avec sa tutelle, notamment en retenant des informations bancaires cruciales. Cette nouvelle nomination est vue comme un affront à l’éthique administrative et à la redevabilité publique.
Certaines sources non officielles évoquent des transactions obscures, estimées à près de 300 000 USD, qui auraient influencé la décision du Conseil d’État. Si ces allégations se confirmaient, elles révéleraient un réseau de compromission à haut niveau, compromettant la crédibilité des institutions de régulation.
Face à ce scandale, des voix s’élèvent pour interpeller l’IGF, l’ANR, la DGM, Interpol et le Parquet. La Cour des Comptes est également appelée à rendre officiel son rapport et à proposer des sanctions exemplaires. Cette affaire, symptomatique d’une crise de gouvernance, pourrait devenir un test majeur pour les engagements institutionnels de transparence et de responsabilité publique en RDC.
Par DMK









