Le ministère public a annoncé, ce mercredi, une série d’auditions dans le cadre du très médiatisé procès de l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba. Ce dossier, qualifié de « complexe et à plusieurs facettes », met en lumière des pratiques présumées de détournement de fonds publics à grande échelle, notamment dans le cadre du projet de construction d’une prison moderne à Kisangani. L’enveloppe concernée s’élèverait à plus de 19 millions de dollars américains, attribuée à une société qualifiée de fictive par le parquet.

Le ministère public a affirmé que les investigations ne se limitent pas à l’ancien ministre. Plusieurs personnalités, fonctionnaires et partenaires privés pourraient être appelés à comparaître devant la Cour de cassation. L’objectif est de démanteler les réseaux de corruption et de surfacturation qui gangrènent les finances publiques. Des contrats douteux, des entreprises sans existence légale, et des dépenses sans justificatifs sont au cœur de l’enquête.

Ce procès est perçu comme un test grandeur nature pour l’appareil judiciaire congolais. Il intervient dans un contexte de forte pression populaire pour plus de transparence et de reddition des comptes. La société civile, les médias et les partenaires internationaux suivent de près l’évolution de l’affaire, qui pourrait établir un précédent dans la répression des crimes économiques impliquant des hauts responsables politiques.

Lors des premières audiences, la défense de Constant Mutamba a soulevé plusieurs exceptions de procédure, dénonçant notamment l’irrégularité du vote parlementaire ayant autorisé les poursuites, ainsi que des vices dans la citation à comparaître. Ces arguments ont été rejetés par la Cour, qui a jugé les exceptions non fondées et a ordonné la poursuite de l’instruction au fond.

Le parti politique de l’accusé, la NOGEC, dénonce un « complot politique » visant à affaiblir son leader. De son côté, le ministère public insiste sur le caractère pédagogique du procès, affirmant qu’il s’agit d’un signal fort envoyé à tous ceux qui manipulent les deniers publics. L’issue du procès pourrait avoir des répercussions majeures sur la scène politique nationale, notamment à l’approche des prochaines échéances électorales.

Par Didier Mbongomingi

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