Kinshasa — À mesure que le procès visant l’ancien président Joseph Kabila suscite des remous dans les cercles politiques et médiatiques, la voix du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) s’élève avec vigueur. Emmanuel Shadari Ramazani, figure de proue du parti, qualifie l’ensemble de la procédure judiciaire de « non-événement » ou, tout au plus, d’ »instrument politique ».

Dès l’ouverture de sa déclaration, Shadari rejette la légitimité du procès, qu’il considère comme une manœuvre visant à écarter un acteur majeur de l’opposition. Selon lui, cette démarche s’inscrit en porte-à-faux avec les aspirations du peuple congolais à la paix et à la cohésion nationale.

L’accusation devient plus grave quand Shadari affirme que le verdict serait déjà entériné — date, numéro, et arrêt à l’appui — avant même que la justice ne fasse son œuvre. Ce qu’il appelle « mise en scène ridicule » aurait pour seul effet d’amplifier une crise politique déjà à son paroxysme.

Pour le PPRD, ce soi-disant procès est tout sauf équilibré, équitable ou impartial. Il serait, selon les mots de Shadari, « un procès de la honte et de la haine », nourri par « la boulimie du pouvoir et la peur d’un adversaire politique qui vous a tout donné ». La rhétorique est tranchée : il ne s’agit pas d’un procès, mais d’une pièce jouée avec des juges absents et une issue scellée d’avance.

Shadari va plus loin en alertant sur les dangers d’une telle démarche. Ce procès pourrait diviser les Congolais, saper les efforts de réconciliation, et annihiler toute chance de consensus national. Il le présente comme un frein aux initiatives de dialogue, aux réformes nécessaires, et à l’unité tant espérée.

Enfin le PPRD appelle les autorités à mettre fin à ce qu’il qualifie de « procès bidon » et à privilégier la paix plutôt que la victoire d’un camp contre un autre. Dans un pays en quête d’unité, cette affaire judiciaire pourrait bien devenir le point de rupture que beaucoup redoutent.

Par Thierry Bwongo

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