GEMENA — C’est dans une atmosphère empreinte de gravité que le ministre provincial de la Santé du Sud-Ubangi, Dr Ernest MONGANZA, s’est exprimé ce vendredi lors de la célébration, en différé, de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Si la date officielle est le 24 mars, c’est le 25 juillet que les autorités provinciales ont choisi pour sensibiliser les citoyens au fléau endémique de la tuberculose — une décision qui n’a en rien amoindri la portée du message.

Prenant la parole à Gemena, chef-lieu de la province, Dr MONGANZA a dénoncé avec vigueur la vente illégale de médicaments antituberculeux dans certaines officines pharmaceutiques. Selon lui, ces produits, fournis gratuitement par le Fonds Mondial, doivent être distribués sans frais à toute personne atteinte de la maladie. Il a fustigé ce qu’il qualifie de « pratiques inacceptables » et promis des mesures judiciaires exemplaires à l’encontre des contrevenants.
« Je mets en garde toutes les pharmacies ou les officines pharmaceutiques qui se livrent à la vente des médicaments antituberculeux, connaissant bien que ces médicaments se donnent gratuitement (…). Ils seront déférés devant la justice pour être poursuivis et condamnés », a martelé le ministre, visiblement indigné.

Cette sortie musclée s’inscrit dans le cadre du thème retenu cette année au niveau provincial : « Oui, nous pouvons mettre fin à la tuberculose au Sud-Ubangi : engageons-nous, investissons et agissons ensemble ». Un slogan qui appelle à la responsabilité collective — tant des autorités que des professionnels de la santé — dans la lutte contre une maladie qui demeure une menace persistante en RDC.

Le ministre a également appelé la population à la vigilance et à la dénonciation des pratiques frauduleuses, insistant sur le fait que l’accès gratuit au traitement antituberculeux est un droit, non une faveur.
Cette prise de position marque un tournant dans la gouvernance sanitaire provinciale, où l’engagement politique se veut désormais plus ferme face aux violations de l’éthique médicale. Reste à voir si les mesures judiciaires annoncées seront effectivement mises en œuvre, et si la sensibilisation mènera à un changement durable dans la distribution des traitements.
Par Thierry Bwongo









