Quelle force pousse un homme à traverser sept pays africains à vélo, seul, sous un soleil impitoyable ? La réponse se nomme Miguel Masai, un triathlète congolais. Portant le projet « Pedals for Peace », il vient de marquer l’histoire en pédalant jusqu’à Pretoria. Samedi 2 août, il a été reçu par John Nyakeru, ambassadeur de la RDC en Afrique du Sud, mettant ainsi en lumière son incroyable périple de 6 000 kilomètres entre Goma et Cape Town.

Le défi est immense : partir de Goma le 18 mai 2025 pour parcourir les routes du Rwanda, de Tanzanie, de Zambie, du Botswana, de Namibie et enfin d’Afrique du Sud. Miguel Masai s’impose l’objectif de 150 kilomètres par jour, sans assistance, nourri uniquement par une conviction inébranlable. Ce guerrier moderne a fait de son vélo une arme pacifique, un porte-voix roulant qui vise à donner une voix aux sans-voix, tels que les enfants déplacés par les conflits, les mères oubliées et la jeunesse en quête de horizons.

Lors de sa rencontre avec l’ambassadeur Nyakeru, l’athlète a déclaré : « La paix n’est pas un rêve, c’est une décision collective. » Ces mots résonnent comme un électrochoc dans un continent meurtri par les conflits. L’ambassadeur, bien que récemment nommé, a salué personnellement cette initiative, mettant en avant l’image positive du Congo et de l’Afrique. Le corps diplomatique congolais a ainsi ovationné ce marathonien de l’espoir, reconnaissant son courage hors norme.

Derrière ce défi sportif se cache un véritable manifeste politique. « Pedals for Peace » dépasse le simple exploit sportif, semant des graines d’unité sur 6 000 kilomètres. Chaque relief franchi et chaque frontière traversée devient un symbole de la résilience africaine. Miguel Masai, en véritable ambassadeur de son pays, transforme sa souffrance physique en plaidoyer universel.

Ce périple ne se limite pas à une aventure humaine : il s’agit d’un électrochoc pour la jeunesse africaine. À l’approche de son ultime étape sud-africaine, le message de Masai résonne tel un appel à la mobilisation. Qui d’autre osera défier l’impossible pour l’unité du continent ? Dans son sillage, Miguel Masai ne laisse pas que des traces de pneus : il ouvre une voie où le sport transcende les divisions. Et si cette initiative citoyenne devenait le modèle d’une Afrique réconciliée ? Le dernier coup de pédale vers Cape Town sonnera comme un appel à saisir l’élan de cette quête de paix.

Par Kanoba Obadias