Une nuit d’horreur s’est abattue sur Beni. Dans la nuit du 5 août 2025, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations meurtrières dans cette ville du Nord-Kivu. Le bilan provisoire est lourd : au moins quatre personnes ont perdu la vie, une dizaine d’autres sont portées disparues — principalement des enfants —, et plusieurs quartiers ont été engloutis.
Les quartiers ouest de la ville, notamment Rwangoma, ont été les plus durement touchés. Des torrents de boue ont tout emporté : maisons, bétail, et espoirs. « Les rivières Byahutu et Tuha sont sorties brutalement de leur lit », explique Jean-Paul Kapitula, coordonnateur de la protection civile locale. Comme si cela ne suffisait pas, trois électrocutions par la foudre ont été signalées, dont une mortelle, aggravant encore le bilan humain.
Mais au-delà du choc, un constat glaçant émerge : cette tragédie aurait pu être évitée. « Ce désastre n’est pas uniquement le fruit du ciel. Il est aussi la conséquence directe d’une gestion environnementale désastreuse », affirme un responsable provincial de la protection civile. Déforestation massive, urbanisation anarchique, accumulation des déchets plastiques : autant de facteurs qui transforment les pluies en pièges mortels.
Beni, comme d’autres villes du Nord-Kivu, fait face à une recrudescence d’événements climatiques extrêmes. La topographie montagneuse, combinée à l’érosion et à la déforestation, favorise des coulées de boue soudaines, quasi incontrôlables. « Les sols ne retiennent plus l’eau. Chaque arbre coupé est un barrage en moins contre les inondations », martèle un agent de terrain.
Face à cette crise écologique, les autorités appellent à un réveil collectif : lancement de vastes campagnes de reboisement, mise en place de systèmes d’alerte précoce, éducation à la gestion des déchets, et intégration de la résilience climatique dans les politiques locales.
Le drame de Beni n’est pas un cas isolé. C’est le signal d’alarme d’une catastrophe annoncée, qui pourrait se répéter ailleurs. Il est temps d’agir, car derrière chaque catastrophe climatique se cachent des vies brisées que l’on aurait pu épargner.
Par Kanoba Obadias









