Dans une lettre ouverte adressée au Gouvernement congolais, à l’Union Africaine et aux Nations Unies, le député national et Consul honoraire de la République Démocratique du Congo à Anvers, Dr Mbungani Jean-Jacques, tire la sonnette d’alarme sur une décision diplomatique qui, selon lui, pourrait avoir des conséquences graves pour l’unité et la stabilité du pays.

La nomination unilatérale d’un consul kenyan à Goma, ville actuellement sous occupation de la coalition armée M23/AFC, est au cœur de cette vive protestation. Pour le Dr Mbungani, cette initiative du Président kényan constitue une violation flagrante du droit international et une atteinte directe à la souveraineté de la RDC. « Une telle démarche, prise en dehors de tout cadre bilatéral ou multilatéral reconnu, est non seulement illégitime, mais aussi dangereuse », affirme-t-il.

Une prise de position qui compromet les efforts de paix

Dans un contexte de conflit persistant dans l’Est du pays, cette nomination est perçue comme une prise de position politique en faveur des forces rebelles. Le Dr Mbungani y voit une tentative de légitimation du projet de balkanisation de la RDC, porté par les groupes armés et leurs soutiens extérieurs. Il souligne que cette décision torpille les efforts diplomatiques en cours, notamment ceux engagés à Doha et soutenus par Washington, pour restaurer la paix et l’unité nationale.

Des alliés ambigus et des minerais de sang

La correspondance met également en lumière les agissements de certains États voisins, qualifiés de « faux alliés ». L’Ouganda est pointé du doigt pour avoir rouvert un poste douanier à Bunagana, facilitant le transit de minerais extraits illégalement par les rebelles. Pour le Dr Mbungani, ces manœuvres constituent une « complicité silencieuse avec les forces déstabilisatrices » et doivent être dénoncées avec fermeté.

Un appel à la communauté internationale

Le Consul honoraire appelle le Gouvernement congolais à réagir vigoureusement par les voies diplomatiques officielles. Il exhorte également l’Union Africaine et les Nations Unies à condamner cette nomination et à prendre des mesures concrètes pour faire respecter la souveraineté de la RDC. « La diplomatie ne peut être instrumentalisée pour légitimer une occupation armée », rappelle-t-il, soulignant que seules les institutions habilitées par la Constitution congolaise sont autorisées à conduire les relations internationales.

Une alerte qui ne doit pas rester lettre morte

Alors que la RDC lutte pour préserver son intégrité territoriale face à des menaces multiples, cette lettre ouverte résonne comme un cri de dignité et de résistance. Elle interpelle non seulement les autorités congolaises, mais aussi l’ensemble de la communauté internationale sur les dérives diplomatiques qui pourraient fragiliser davantage un pays déjà meurtri par des décennies de conflits.

Par Thierry Bwongo

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