Dans une lettre ouverte adressée à l’Honorable Vital Kamerhe, Président de l’Assemblée Nationale, le Front Anti-Dialogue en République Démocratique du Congo exprime ses préoccupations face à la récente déclaration en faveur d’un dialogue national.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec Maxime Prévot, relayée par le journaliste Stanis Bujakera Tshamala sur le réseau X, Vital Kamerhe aurait affirmé :

« Ce que nous voulons, c’est le dialogue entre États, le dialogue au niveau national pour recréer aussi la cohésion nationale entre Congolais, parce que le Président, entouré de plusieurs forces politiques et sociales, est plus fort qu’avec la majorité à l’Assemblée nationale. »

Cette prise de position a suscité une série d’interrogations de la part du Front Anti-Dialogue, qui s’inquiète des implications politiques et constitutionnelles d’un tel appel.

Questions soulevées par le Front Anti-Dialogue :

  • Quelles sont les forces politiques et sociales qui manqueraient au Président pour exercer pleinement son mandat ?
  • L’appel au dialogue implique-t-il une fusion entre l’opposition et l’Union Sacrée, déjà forte de plus de 400 partis ?
  • Pourquoi le peuple souverain, pourtant source de légitimité selon l’article 5 de la Constitution, semble-t-il absent de cette équation ?
  • Quelle garantie existe-t-il que ce dialogue national résoudra les problèmes congolais ?
  • Pourquoi ne pas consulter directement le peuple par voie de référendum ?

Le Front s’interroge également sur les modalités de convocation d’un tel dialogue :
Qui en serait l’initiateur ?
Quelle serait sa légitimité constitutionnelle ?
Où seraient placées ses résolutions dans l’architecture institutionnelle sans violer la Constitution ?

Le Front rappelle que par le passé, des dialogues politiques ont conduit à des violations de la Constitution, notamment en ce qui concerne la nomination du Premier ministre en dehors de la majorité parlementaire. Il met en garde contre une répétition de ces dérives, qui pourraient constituer une remise en cause tacite de l’ordre constitutionnel.

Alors que le pays fait face à une agression étrangère, le Front estime que la défense de la patrie ne peut être conditionnée à la tenue d’un dialogue. Tous les citoyens, quelle que soit leur appartenance politique, ont le devoir de défendre la nation.

Vers les élections de 2028 la priorité reste le processus électoral
à deux ans de la fin du mandat présidentiel, le Front appelle l’Assemblée Nationale à se concentrer sur la désignation des membres du bureau de la CENI, afin de garantir l’organisation des élections dans les délais. Il rejette toute idée de partage du pouvoir en dehors du cadre démocratique.

En Conclusion pour
le Front Anti-Dialogue, la tenue d’un dialogue national dans le contexte actuel est inopportune et risquerait de détourner l’attention des véritables priorités du pays : la défense nationale, le respect de la Constitution et la préparation des élections de 2028.

Par Didier Mbongomingi

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