Kinshasa, 15 septembre 2025 — La session ordinaire de septembre s’est ouverte ce lundi dans un climat politique chargé, marqué par des pétitions visant à destituer les Bureaux des deux chambres du Parlement. À l’Assemblée nationale, plus de 240 députés ont signé une motion de défiance contre Vital Kamerhe, président de la chambre basse, l’accusant de gestion opaque, de blocage des mécanismes de contrôle et de négligence envers les conditions sociales des élus. Une pétition similaire cible le Bureau du Sénat dirigé par Jean-Michel Sama Lukonde.
Cette fronde parlementaire, portée notamment par des élus de l’Union sacrée, révèle une fracture interne au sein de la majorité présidentielle. Elle intervient dans un contexte national préoccupant : recrudescence de l’insécurité dans l’Est, résurgence de l’épidémie d’Ebola au Kasaï, et tensions sociales liées à la précarité des fonctionnaires et agents publics.

Face à cette tempête institutionnelle, la rentrée parlementaire de ce jour avait des allures de clarification politique. Dans son discours d’ouverture, Vital Kamerhe a tenté de reprendre l’initiative. S’exprimant devant un hémicycle attentif mais divisé, il a appelé à la responsabilité collective, à la préservation de la stabilité institutionnelle et à la concentration sur les priorités nationales.

« Le peuple nous observe. Il attend de nous des réponses concrètes, pas des querelles de positionnement », a-t-il lancé, dans une adresse qui se voulait à la fois rassembleuse et défensive. Kamerhe a insisté sur la nécessité d’examiner le projet de loi de Finances 2026, déposé ce jour par le gouvernement, chiffré à 20,3 milliards USD — en hausse de 16,4 % par rapport à l’exercice précédent.

Mais derrière les appels à l’unité, le président de l’Assemblée nationale n’a pas éludé les accusations. Il a dénoncé une « instrumentalisation des pétitions à des fins de déstabilisation », tout en affirmant sa disponibilité à répondre devant ses pairs, dans le respect des procédures parlementaires.

Cette rentrée parlementaire s’annonce donc comme un test politique majeur. Entre examen budgétaire, tensions internes à la majorité et pressions sociales croissantes, les députés devront arbitrer entre loyautés partisanes et exigences institutionnelles. L’issue de la motion contre Vital Kamerhe pourrait redéfinir les équilibres au sein de l’Union sacrée et influencer la dynamique pré-électorale.
Par Thierry Bwongo









