Kinshasa, 26 septembre 2025 — La démission de Vital Kamerhe de la présidence de l’Assemblée nationale, survenue dans un climat de tension politique, continue de produire des répliques institutionnelles. Au cœur de la tourmente : les rumeurs sur une prétendue enveloppe budgétaire de 8 milliards de francs congolais, initialement destinée à l’amélioration des conditions salariales des assistants parlementaires et des agents administratifs. Ce fonds, aujourd’hui au centre de vives contestations, cristallise les frustrations d’un personnel qui se sent trahi et menacé. Cette crise s’est manifestée se vendredi a l fin de la pleniére quand les agents de l’administration de la Chambre Basse du Parlement Congolais ont décidé de retenir le deuxième vice-président Mboso avant son départ.
Dès son entrée en fonction, Vital Kamerhe aurait promis une revalorisation des traitements pour les agents de l’administration parlementaire, souvent relégués à des rôles précaires malgré leur importance dans le fonctionnement de l’institution. L’enveloppe qui aurait été obtenue auprès du gouvernement devrait concrétiser cet engagement. Mais selon plusieurs sources internes, cette initiative aurait suscité l’hostilité d’un groupe de députés, peu enclins à voir ces fonds échapper à leur contrôle.
« Certains députés sont eux-mêmes députés et assistants, juste pour bénéficier doublement des avantages », confie une source proche du dossier. La décision de Kamerhe de nommer officiellement les assistants parlementaires aurait mis fin à une pratique informelle et clientéliste, déclenchant une levée de boucliers.
C’est dans ce climat que les agents et cadres de l’administration de l’Assemblée nationale ont lancé une alerte publique, dénonçant une tentative de détournement de l’enveloppe qui leur était destinée. Dans une déclaration circulant dans les réseaux sociaux, ils accusent certains députés de faire pression sur le Premier Vice-Président Tshilumbayi pour s’approprier ces fonds, alors même que leur propre rémunération reste inchangée.
« S’ils osent une nouvelle fois s’approprier les fonds destinés à notre revalorisation, nous sommes unanimes : une grève sauvage sera déclenchée et paralysera l’institution », préviennent les agents.
Ils exigent la restitution immédiate et l’affectation transparente de la totalité des fonds, menaçant de bloquer la session budgétaire de septembre si leurs revendications ne sont pas prises en compte. Pour eux, le départ de Kamerhe n’a pas résolu les dysfonctionnements, mais les a aggravés.
Des voix critiques au sein même des assistants parlementaires remettent en question la sincérité de l’ancien président. Certains estiment que si l’enveloppe leur était réellement destinée, elle aurait été versée bien avant le 15 du mois. D’autres dénoncent la nomination avortée des assistants parlementaires comme une manœuvre dilatoire visant à désamorcer les critiques envers l’ancien président Kamerhe, sans résoudre les problèmes de fond.
« La vraie question à se poser : où est l’argent destiné à notre augmentation ? Sur quelle ligne budgétaire a-t-il été puisé ? Comment peut-il servir une autre catégorie ? », s’interroge un assistant parlementaire.
Cette crise révèle les tensions profondes qui traversent l’Assemblée nationale, entre promesses non tenues, luttes d’influence et absence de transparence. Mais surtout, elle met en évidence l’importance du traitement sociale des agents mis à la dispositions des politiques quand ceux-ci sont au sommet de la gestion de la chose publique.
Par la Rédaction









