Le député Flory Mapamboli ne mâche pas ses mots. Dans un tweet incisif, il met en garde contre une période de turbulence économique qui pourrait frapper la République démocratique du Congo entre décembre 2025 et mars 2026. Selon lui, les membres du gouvernement se trompent de cible en attaquant le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), alors que les véritables leviers de redressement se trouvent dans les politiques budgétaires et fiscales. « La monnaie, c’est la BCC », rappelle-t-il, dénonçant le populisme ambiant et appelant à une reprise en main sérieuse des affaires publiques.

Parmi les mesures qu’il juge urgentes, la relance des exportations de cobalt figure en tête. Ce minerai stratégique, dont la RDC est l’un des principaux producteurs mondiaux, représente une source cruciale de devises. Son blocage ou sa sous-exploitation affecte directement la stabilité du franc congolais et la capacité de l’État à financer ses engagements. Mapamboli appelle donc à lever les entraves administratives ou contractuelles qui freinent ce secteur, et à rétablir une dynamique d’exportation cohérente avec les besoins du Trésor.
Autre point de friction : les allègements fiscaux et douaniers accordés aux importateurs de produits de première nécessité. Le député estime que ces exonérations, censées soulager les ménages, n’ont pas produit les effets escomptés. Pire, elles auraient favorisé des rentes de situation pour certains opérateurs sans réelle baisse des prix à la consommation. Il plaide pour leur suppression, afin de restaurer l’équité fiscale et renforcer les recettes publiques.

Dans le même esprit, il appelle à une surveillance étroite des exonérations accordées, souvent distribuées sans transparence ni évaluation d’impact. Pour Mapamboli, chaque avantage fiscal doit être justifié, limité dans le temps, et soumis à un contrôle rigoureux. Il en va de la crédibilité de l’État et de la lutte contre la corruption.
Le contrôle de la structure des prix est également au cœur de ses préoccupations. Il exhorte le gouvernement à examiner les marges pratiquées par les opérateurs économiques, notamment dans les secteurs sensibles comme l’alimentation, le carburant et les biens de consommation. L’objectif : prévenir les abus, éviter les spéculations et garantir que les prix reflètent les coûts réels.

Sur le plan fiscal, il insiste sur l’urgence d’accélérer les réformes, en particulier celle relative à la facture normalisée. Cet outil, destiné à formaliser les transactions et à lutter contre la fraude, permettrait d’élargir l’assiette fiscale et de mieux capter l’impôt. Pour Mapamboli, il s’agit d’un chantier prioritaire, trop longtemps repoussé.
La maîtrise des dépenses publiques constitue un autre axe majeur. Le député appelle à une discipline budgétaire accrue, notamment sur les salaires et les frais de fonctionnement jugés contraignants. Il suggère de revoir les enveloppes allouées aux institutions, de rationaliser les dépenses non prioritaires et de renforcer les mécanismes de contrôle.

Enfin, il demande un suivi rigoureux des plus-values dégagées par les sociétés pétrolières sur les marges arrières garanties (MAG) et les stocks de sécurité. Ces ressources, souvent opaques, doivent être retracées et, le cas échéant, reversées au Trésor public.
Pour Flory Mapamboli, le temps des discours est révolu. Il faut agir, et vite. Le gouvernement doit sortir du populisme, affronter les réalités économiques et soutenir la BCC dans sa mission de stabilisation. À défaut, la tempête annoncée pourrait emporter bien plus que des illusions.
Par Thierry Bwongo









