Dans le village de Rugogwe, situé dans le groupement Bashali Mokoto, en chefferie de Bashali, territoire de Masisi (Nord-Kivu), la population agricole exprime son profond mécontentement face à la baisse inquiétante du prix des haricots sur le marché local. Cette chute des revenus agricoles intervient en pleine période de récolte, aggravant la précarité des ménages ruraux.

Selon les témoignages des habitants vivant des activités champêtres, un sac de haricots, autrefois vendu à 300 000 francs congolais, se négocie aujourd’hui à 170 000 FC seulement. De même, une mesure de cuvette est passée de 2 500 FC à 1 500 FC, une baisse qui asphyxie financièrement plusieurs familles paysannes.
« Nous travaillons dur tout au long de la saison, mais au moment de vendre, les prix chutent. Nous ne gagnons presque rien », déplore un agriculteur de Rugogwe, rencontr é sur son champ.

Les cultivateurs attribuent cette dégringolade des prix à l’insécurité persistante dans la région, qui empêche l’évacuation des récoltes vers les centres de consommation. Les routes agricoles seraient en effet contrôlées d’un côté par les éléments de l’AFC/M23 et de l’autre par des milices locales, rendant tout déplacement risqué.

Face à cette situation, les agriculteurs dénoncent un manque à gagner considérable, d’autant plus que la culture du haricot constitue leur principale source de revenus. Ils appellent les autorités locales à réguler les prix ou à ouvrir de nouveaux débouchés commerciaux, afin de permettre l’écoulement des produits champêtres et d’éviter l’effondrement total de l’économie paysanne.
Par Kanoba Obadias









