Kinshasa, le 23 octobre 2025 —
Le communiqué n°02/USN/SEC.PERM/MBMA/2025, signé par le Professeur André Mbata Mangu, Secrétaire Permanent de l’Union Sacrée de la Nation (USN), est d’une gravité politique qui mérite plus qu’un simple silence parlementaire. Il ne s’agit pas d’un banal appel à candidatures. Il s’agit d’un acte de glaciation démocratique. Un étouffement méthodique de la respiration institutionnelle. Une mise en cage de la souveraineté parlementaire.

L’Assemblée Nationale est censée incarner la pluralité, le débat, la liberté des élus. Or, ce communiqué impose une procédure où les candidatures au perchoir doivent être soumises à une autorité politique partisane — la « Haute Autorité Politique de l’USN » — avant même d’être transmises au Bureau de l’Assemblée.
Ce n’est plus une élection. C’est une désignation.
Ce n’est plus une compétition d’idées. C’est une sélection d’obéissance.

Ce communiqué ne tue pas la démocratie d’un coup. Il la tue à petit feu.
Il la prive d’oxygène, de débat, de pluralisme.
Il transforme les députés en figurants d’un théâtre politique où le scénario est écrit ailleurs, loin des urnes, loin du peuple.

Et pourtant, il fut un temps — pas si lointain — où l’USN elle-même organisait des primaires internes pour désigner son candidat à la présidence de l’Assemblée.
Ce fut le cas pour Vital Kamerhe.
Certes, ces primaires n’étaient ni constitutionnelles, ni juridiquement encadrées. Mais elles avaient une vertu démocratique : elles donnaient la parole aux élus, elles ouvraient le jeu, elles respectaient l’intelligence collective.

Aujourd’hui, ce souffle est remplacé par un silence imposé.
La vitalité démocratique cède la place à la verticalité autoritaire.

Ce communiqué doit être lu comme un signal d’alarme.
Il ne s’agit pas seulement d’une procédure interne. Il s’agit d’un précédent.
Et les précédents, en politique, deviennent vite des normes.
Si nous laissons passer cette confiscation sans débat, demain, ce ne sera plus seulement le perchoir qui sera verrouillé. Ce sera l’ensemble du processus démocratique.

Par Botamba Sésé Séko