Yaoundé, 27 octobre 2025 — Le Cameroun s’enfonce dans une nouvelle zone de turbulences politiques après l’annonce officielle de la réélection du président Paul Biya, 92 ans, pour un huitième mandat consécutif. Selon les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel, le chef de l’État sortant aurait obtenu 53,66 % des suffrages exprimés.

Paul Biya, 92 ans, réélu avec  53,66 %  pour un huitième mandat consécutif

Quelques heures à peine après cette proclamation, des affrontements ont éclaté dans plusieurs grandes villes du pays, notamment à Douala, Garoua et Yaoundé, où les forces de sécurité ont été déployées en nombre pour contenir les manifestations. Des blessés et des arrestations ont été signalés, selon des sources concordantes issues des médias locaux et internationaux.

🎙️ « Le peuple veut le changement », scandent les manifestants, tandis que plusieurs quartiers sensibles sont désormais bouclés par les forces de l’ordre.

La tension était déjà palpable avant la publication des résultats. Issa Tchiroma Bakary, candidat de l’opposition, avait revendiqué sa victoire dès la clôture du scrutin, appelant ses partisans à descendre dans la rue pour exiger le départ de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Dans une déclaration à l’AFP, il a qualifié le processus électoral de « mascarade », dénonçant « une dictature pure et dure ».

« Il n’y a pas eu élection. Le monde entier, le peuple camerounais dans son ensemble sait que je l’ai battu, avec 65 à 70 % des voix », a-t-il affirmé.

La situation a pris un tour plus dramatique lorsque l’opposant a signalé sur Facebook une tentative d’assaut contre son domicile, faisant selon lui deux morts. Ce message, largement relayé sur les réseaux sociaux, a ravivé les inquiétudes quant à une possible escalade de la violence politique.

Alors que le pays s’interroge sur la légitimité du scrutin et sur les perspectives de sortie de crise, les appels à la retenue et au dialogue se multiplient. Mais sur le terrain, la colère populaire semble s’intensifier, nourrie par un sentiment d’exaspération face à une gouvernance jugée figée et déconnectée des aspirations citoyennes.

Dans ce contexte, la réélection de Paul Biya ne marque pas une fin de cycle, mais plutôt le début d’une séquence incertaine, où la paix sociale et la stabilité institutionnelle sont plus que jamais en jeu.

Par la rédaction

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