Faute d’un accès régulier à l’eau potable, plusieurs familles du territoire de Nyiragongo, une zone périurbaine de Goma (Nord-Kivu), se tournent vers l’eau de pluie pour répondre à leurs besoins quotidiens.
Cette ressource naturelle, utilisée pour la cuisine, la vaisselle ou la lessive, semble pratique et économique. Mais derrière son apparente pureté, se cachent de sérieux dangers sanitaires.
Interrogé, un habitant de Nyiragongo vante les avantages de cette eau gratuite :
« J’utilise l’eau de pluie pour cuisiner du riz, elle le rend plus clair et savoureux. Mais je ne l’utilise pas souvent, plutôt pour la vaisselle et la lessive », explique-t-il.
Pourtant, dans une zone volcanique comme Nyiragongo, cette pratique n’est pas sans risques.
Frank Ndacheteya, infirmier titulaire du centre de santé Afia Himbi, met en garde :
« L’eau de pluie, surtout dans les zones volcaniques, comporte plusieurs dangers. Le volcan libère des particules nuisibles à la santé qui peuvent provoquer des maladies hydriques comme la diarrhée. »
Pour limiter ces risques, il recommande une précaution simple :
« En cas de pénurie d’eau potable, il faut impérativement désinfecter l’eau de pluie avec le produit Aquatabs avant toute utilisation. »
Dans cette partie du Nord-Kivu, la plupart des habitants récupèrent l’eau directement sur les toitures en tôle. Or, ces surfaces accumulent cendres volcaniques, poussières et microbes toxiques.
Sans purification efficace, cette eau, vitale mais polluée, devient un vecteur silencieux de maladies hydriques.
Par Kanoba Obadias









