Le système éducatif congolais vit une mutation profonde. Après l’introduction en 2025 de la correction assistée par intelligence artificielle pour l’Examen d’État — une innovation qui a permis de réduire drastiquement les délais de publication des résultats et d’accroître la fiabilité des corrections— le Ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté franchit une nouvelle étape.

Par une instruction datée du 4 novembre 2025, l’Inspecteur général Hubert Kimbonza Sefu a annoncé que l’anglais deviendra, dès la session 2026, une épreuve orale obligatoire pour toutes les options des sciences humaines. Cette décision s’inscrit dans la mise en œuvre de la Loi-cadre n°14/004 du 11 février 2014, qui ambitionne de former des élites capables de contribuer à un développement durable et compétitif.

L’introduction de l’anglais à l’oral de l’Examen d’État vise à renforcer les compétences linguistiques des finalistes et à leur offrir un atout décisif dans un monde où la maîtrise de cette langue est devenue incontournable. Les jurys seront organisés sur le modèle de l’oral de français, avec la même pondération et la consignation des résultats dans la formule officielle E80.

Cette réforme rapproche la RDC des pratiques internationales. Dans de nombreux pays, la certification en langue seconde est déjà institutionnalisée :

  • En Europe, les diplômes de Cambridge (KET, FCE, CAE) ou le TOEFL/IELTS pour l’anglais sont des références mondiales.
  • En Allemagne, le Goethe-Institut délivre des certificats de niveau A1 à C2, reconnus dans le monde entier.
  • En France, le DELF et le DALF attestent du niveau de français langue étrangère, utilisés comme critères d’admission universitaire.

En intégrant l’anglais dans son examen national, la RDC s’aligne sur ces standards, offrant à ses jeunes diplômés une meilleure mobilité académique et professionnelle.

La combinaison de la correction par IA et de l’oral d’anglais illustre une volonté claire : moderniser l’école congolaise pour la rendre plus crédible, plus efficace et plus ouverte sur le monde. L’IA garantit l’équité et la transparence des résultats, tandis que l’anglais ouvre les portes de la science, de la diplomatie et du marché international.

Ces réformes traduisent une conviction : l’éducation est le socle de la citoyenneté nouvelle et du développement durable. Elles répondent aussi à une attente forte de la jeunesse congolaise, avide d’outils pour s’insérer dans un monde globalisé.

Avec l’Examen d’État 2026, la RDC ne se contente plus de certifier des connaissances nationales : elle prépare ses élèves à devenir des citoyens du monde, capables de dialoguer, de négocier et de créer au-delà des frontières. Cette réforme, qui conjugue innovation technologique et ouverture linguistique, marque une étape décisive dans la construction d’un système éducatif moderne et compétitif.

Par Thierry Bwongo

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