Kinshasa/Washington, novembre 2025 – L’économie congolaise continue de faire preuve d’une résilience remarquable. Selon les projections, la croissance du PIB réel devrait dépasser 5 % en 2025 et 2026, portée par le dynamisme du secteur extractif. Dans le même temps, l’inflation en glissement annuel a fortement ralenti, atteignant 2,5 % en octobre 2025, bien en deçà de la cible de 7 % fixée par la Banque centrale du Congo (BCC).

Cette performance s’explique notamment par une appréciation du Franc Congolais, consécutive à l’application de mesures prudentielles correctives sur les réserves obligatoires des dépôts en devises des banques commerciales. Dans ce contexte, le Comité de politique monétaire a abaissé son taux directeur à 17,5 % début octobre, après l’avoir maintenu à 25 % depuis août 2023. La mission du FMI encourage les autorités à renforcer la transparence et la communication sur les opérations du marché des changes, ainsi qu’à améliorer la coordination entre les politiques budgétaire et monétaire pour préserver la stabilité des prix.

Cependant, cette dynamique économique positive reste fragilisée par la persistance du conflit armé dans l’Est du pays. Malgré certaines avancées diplomatiques, la crise humanitaire s’aggrave et exerce une pression considérable sur les finances publiques. Les dépassements liés aux dépenses exceptionnelles de sécurité ont marqué le troisième trimestre 2025, mais ils ont été partiellement compensés par des économies sur le train de vie de l’État et par une re-priorisation des investissements, conformément au plan de contingence annexé à la Loi de finances rectificative. Grâce à une collecte soutenue des recettes budgétaires, notamment via la rationalisation des subventions aux carburants dans le secteur minier, le déficit budgétaire intérieur base caisse a pu être contenu en deçà du plafond programmé à fin juin 2025.

Dans ce contexte, la discipline budgétaire, la coordination renforcée entre politiques budgétaire et monétaire, ainsi que l’accélération des réformes structurelles apparaissent essentielles pour sauvegarder la stabilité macroéconomique, renforcer la résilience et jeter les bases d’une croissance plus inclusive et durable.

C’est dans ce cadre qu’une mission des services du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Calixte Ahokpossi, chef de mission pour la RDC, a séjourné au Haut-Katanga et à Kinshasa entre le 22 octobre et le 5 novembre 2025. Les discussions portaient sur la deuxième revue du programme économique et financier soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC), ainsi que sur la première revue du programme axé sur la lutte contre le changement climatique, soutenu par la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).

À l’issue des échanges, un accord préliminaire au niveau des services a été trouvé entre le FMI et les autorités congolaises sur les deux programmes triennaux. Cet accord reste soumis à l’approbation de la Direction générale et du Conseil d’administration du FMI, dont l’examen est prévu en décembre 2025.

Enfin, la mission a rappelé l’importance de poursuivre la prudence budgétaire afin de créer l’espace nécessaire pour les dépenses prioritaires, notamment celles liées à la lutte contre l’épidémie de la maladie à virus Ebola dans la région du Kasaï.

Par Thierry Bwongo

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