L’organisation humanitaire World Vision, en partenariat avec l’UNICEF, mène une vaste campagne de distribution de plumpy’nuts dans plusieurs structures sanitaires du territoire de Rutshuru afin de combattre la malnutrition aiguë sévère. Toutefois, la malnutrition aiguë modérée demeure un défi majeur, nécessitant des interventions complémentaires.
Depuis plusieurs mois, World Vision, avec l’appui financier de l’UNICEF, approvisionne en plumpy’nuts différents centres de santé du territoire, notamment ceux de Kiwanja, Mabungo, Buturande, Umoja, Kibututu, Rutshuru, Katale et Biruma. Ces intrants nutritionnels, essentiels pour sauver la vie des enfants souffrant de malnutrition sévère, ont permis de renforcer la prise en charge dans ces zones. Mais malgré ces efforts, les cas de malnutrition modérée restent nombreux et préoccupants.
Des besoins encore criants pour la malnutrition modérée
Les professionnels de santé locaux rappellent que l’aide actuelle cible exclusivement la malnutrition sévère. Les intrants nécessaires pour traiter la malnutrition modérée demeurent insuffisants. Pour pallier ce manque, des séances de sensibilisation sont organisées, principalement à l’intention des femmes, afin de promouvoir de meilleures pratiques alimentaires et prévenir l’aggravation des cas.
Kabuo Kahambu, infirmière au centre de santé de Kiwanja, lance un appel pressant :
« Pour la malnutrition aiguë modérée, nous éduquons les familles, notamment les femmes enceintes, sur l’importance d’une alimentation équilibrée. Mais les besoins restent énormes, surtout parmi les déplacés de guerre. Nous demandons aux partenaires de renforcer leur soutien. »
Une réponse multisectorielle
Aux côtés de World Vision, d’autres organisations humanitaires telles que Médecins Sans Frontières (MSF) et ALIMA apportent également leur appui dans plusieurs structures sanitaires du territoire, notamment à Mapendo, Rugari, Kakomero, Kinyandonyi et Kalengera. Cette synergie humanitaire vise à contenir une crise nutritionnelle qui s’aggrave avec l’insécurité persistante.
Une crise nutritionnelle alarmante
Depuis le début de la crise sécuritaire, Rutshuru enregistre chaque mois des centaines de nouveaux cas de malnutrition. Les enfants, particulièrement ceux issus de familles déplacées ayant perdu leurs moyens de subsistance, sont les plus vulnérables. Dans plusieurs centres de santé, une part importante des services pédiatriques est désormais consacrée à la prise en charge de la malnutrition.
Sans traitement rapide, la malnutrition aiguë peut être fatale. Les acteurs humanitaires insistent sur l’urgence de renforcer les ressources disponibles pour éviter une catastrophe sanitaire silencieuse.
Par Kanoba Obadias









