À Kinshasa, au cœur du Fleuve-Congo Hôtel, la République Démocratique du Congo a donné le ton, ce jeudi 4 décembre 2025, à une réflexion nationale d’envergure consacrée à la transparence et à l’assainissement de la gouvernance minière. À l’approche de la Journée internationale de lutte contre la corruption, célébrée le 9 décembre, l’atelier interinstitutionnel lancé par l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC), en partenariat avec l’ITIE-RDC, le NRGI et le Royaume-Uni, s’est ouvert sous la présidence du Ministre d’État, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, et Président du Comité Exécutif de l’ITIE-RDC, Guylain Nyembo. Dans une atmosphère solennelle, il a placé les travaux dans une dynamique nationale majeure : restaurer la confiance dans la gestion des ressources naturelles et en faire un levier tangible de développement.

Dans son allocution, Guylain Nyembo a rappelé le paradoxe qui hante la RDC depuis des décennies : un pays doté d’un sous-sol exceptionnel, abritant des minerais stratégiques du XXIᵉ siècle, mais dont la population ne bénéficie pas pleinement des retombées. Ce décalage, a-t-il souligné, est alimenté par la mauvaise gouvernance, le coulage des recettes, les réseaux de fraude et une corruption systémique enracinée dans la chaîne de valeur minière. D’une voix ferme, il a lancé un appel à l’action : « Nous devons assainir la gouvernance minière pour transformer les richesses en progrès réel », insistant sur la nécessité d’un écosystème fondé sur la transparence, la redevabilité et une orthodoxie stricte de gestion.
Le contexte sécuritaire et économique actuel, marqué par des pressions sur les zones stratégiques riches en minerais critiques, confère à cette démarche une dimension de souveraineté et de résilience nationale. Pour y répondre, le Ministre d’État a mis en avant des leviers structurants : renforcer le cadre légal et institutionnel pour décourager la fraude, stabiliser et protéger les investissements, certifier les réserves et intensifier les recherches géologiques, moderniser le Centre des Recherches Géologiques et Minières, transformer localement les minerais pour générer davantage de valeur ajoutée, et publier systématiquement les contrats miniers afin de garantir un climat de confiance et d’intégrité.
Réunissant parlementaires, institutions publiques, experts, partenaires techniques et organisations spécialisées, l’atelier s’est voulu une plateforme de convergence, où rigueur, expertise et collaboration se sont alliées pour dessiner une vision commune. Guylain Nyembo a rappelé que cette initiative s’inscrit dans la continuité des réformes impulsées par le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a fait de la lutte contre la corruption un pilier de son action gouvernementale. À l’approche du 9 décembre, il s’agit de mettre en lumière les efforts nationaux, d’aligner les interventions institutionnelles et de renforcer le dialogue entre les parties prenantes.

Saluant le rôle déterminant de l’APLC, de l’ITIE-RDC, du NRGI et du Royaume-Uni, le Ministre d’État a insisté sur la mobilisation collective nécessaire pour bâtir un secteur minier solide, transparent et porteur de prospérité partagée. Il a encouragé les participants à formuler des recommandations concrètes et opérationnelles, capables d’alimenter les politiques publiques et de renforcer durablement les mécanismes de contrôle. « Nos discussions permettront d’approfondir l’exercice d’une gestion prudente et responsable de nos ressources, en vue de permettre au pays de mobiliser davantage de recettes nécessaires pour son développement… Nous sommes convaincus qu’une participation pleine et effective de chacun d’entre nous nous permettra de dessiner les pistes efficaces de solution pour aider le Gouvernement à capitaliser le bénéfice d’une exploitation minière responsable et transparente », a-t-il conclu, donnant à cette rencontre la portée d’un engagement national.
Par la Rédaction









