À la veille du choc très attendu entre le Sénégal et la République démocratique du Congo en phase finale de la CAN 2025, l’état-major des Lions de la Teranga affiche une posture à la fois concentrée, respectueuse et stratégiquement lucide. Si les champions d’Afrique 2021 partent favoris sur le papier, ils savent que les Léopards congolais ne sont plus les mêmes qu’il y a quelques mois. Et surtout, l’histoire leur rappelle que ce duel n’a jamais été une formalité.

Les confrontations entre les deux nations à la CAN sont rares mais symboliques. En 1968, lors de la phase de groupes, la RDC (alors Congo-Kinshasa) s’était imposée 2-1 face au Sénégal. Trente-quatre ans plus tard, en 2002, les Lions avaient pris leur revanche en quart de finale avec une victoire nette 2-0 à la CAN organisée au Mali. Cette année là d’ailleurs, les lions de la Terranga ont fait un parcours mémorable jusqu’en quart de finale du Mondial au Japon et en Corée.
Aujourd’hui, c’est un troisième acte qui s’écrit, dans un contexte bien différent: la RDC revient en force, portée par une génération ambitieuse et une dynamique de victoires impressionnantes contre le Cameroun et le Nigeria. Le Sénégal, lui, entend défendre son statut avec calme et méthode.

En conférence de presse, le sélectionneur sénégalais Pape Thiaw a livré un message clair: « On est venu dans cette compétition pour prendre match par match. La RDC s’est certes renforcée, mais c’est à nous de rester concentrés. » Une manière de rappeler que la CAN ne se gagne pas avec des souvenirs ou des statistiques, mais avec de la rigueur et de la constance.
Il reconnaît néanmoins que « les Congolais ont beaucoup progressé depuis notre match à Kinshasa », soulignant leurs « arguments physiques » tout en affirmant que « chaque équipe a ses atouts ». Ce ton mesuré traduit une volonté de respecter l’adversaire sans céder à la peur, une posture typique des grandes équipes.

Le milieu de terrain Idrissa Gana Gueye, cadre de la sélection, a résumé l’état d’esprit du groupe: « C’est un match important. Une victoire serait synonyme de qualification. On s’est préparé avec beaucoup de détermination. » Derrière cette sobriété, on sent une équipe consciente de l’enjeu, mais aussi habituée à gérer la pression des grands rendez-vous.
L’ancien international Alassane N’Dour, quart de finaliste du Mondial 2002, a lui aussi appelé à la prudence: « La RDC est une équipe redoutable, en pleine confiance. Ce ne sera pas le même match qu’à Kinshasa. » Son analyse, partagée par de nombreux observateurs, souligne que les Léopards ont changé de dimension, et que leur dynamique actuelle en fait un adversaire redoutable.

Mais N’Dour reste confiant: « Les Lions ont tous les atouts pour sortir victorieux. » Une phrase qui résume bien l’équilibre entre humilité et ambition qui anime le camp sénégalais.
Ce match ne sera pas seulement une opposition tactique ou physique. Il sera aussi un duel de générations ambitieuses, prêtes à écrire une nouvelle page de l’histoire du football africain. Le Sénégal veut confirmer son statut de puissance continentale. La RDC veut prouver qu’elle est de retour parmi les grands.
Dans cette CAN 2025, chaque match est une finale. Et celui-ci, entre Lions et Léopards, promet d’être un sommet de tension, de talent et de fierté nationale.
Par Thierry Bwongo









