Kinshasa, cœur battant de la République Démocratique du Congo, étouffe. Sous le gouvernorat de Daniel Bumba, cette mégapole de 15 millions d’âmes se mue en un champ de ruines, symbole criant d’une gouvernance à la dérive. Les promesses de modernité et de salubrité se sont évaporées, laissant place à un chaos organisé où règnent saleté, insécurité, embouteillages et corruption.

Kinshasa, l’abandon programmé
Le constat est accablant : depuis que Daniel Bumba a hérité des rênes de la ville, les artères de Kinshasa ressemblent à des champs de bataille. Les routes, défoncées et impraticables, ne sont plus que l’ombre des chantiers phares de l’ère Gentiny Ngobila. Seule la commune huppée de Gombe bénéficie d’un semblant d’attention, comme si le gouverneur avait décidé de réserver la dignité urbaine aux élites.

Pendant ce temps, les Kinois ordinaires, condamnés à survivre dans un cloaque urbain, attendent en vain des actes concrets. Les discours creux sur la « ville-province » ont cédé la place à un silence complice de l’Assemblée provinciale, réduite au rôle de figurante dans cette tragédie administrative.

Zando : Le mirage d’un marché moderne, otage des prédateurs politiques


Le Grand Marché Zando, présenté comme le fleuron de la relance économique, incarne à lui seul le cynisme d’un système pourri. Avec un budget pharaonique de 35 millions de dollars financé par la FBN Bank RDC, ce projet devait offrir à 62 000 vendeurs un espace moderne, doté de systèmes d’évacuation des déchets et d’infrastructures dignes du XXIᵉ siècle.

Mais derrière les façades rutilantes se cache une « mascarade politique ». Plus de 600 magasins aurait été accaparés par une mafia en costard, des dignitaires et des proches du pouvoir, transformant ce lieu de commerce en « caisse de résonance de leurs privilèges ». Les véritables commerçants, ceux qui font vivre l’économie informelle depuis des décennies, sont exclus, spoliés, réduits au silence.

Bumba, le gouverneur fantôme!?
Face à ce scandale, Daniel Bumba se terre dans une « inertie coupable ». Aucune sanction, aucune réaction, aucune volonté de briser les réseaux mafieux. Son mandat, à mi-parcours, se résume à une succession de renoncements : pas de plan de salubrité, pas de lutte contre l’insécurité, pas de transparence.

Comment ne pas voir dans cette passivité une « complicité tacite » ? Comment ne pas s’indigner devant l’arrogance d’une classe politique qui privatise les ressources publiques pour son enrichissement personnel, tandis que des enfants kinois grandissent dans des montagnes d’ordures ?

La capitale congolaise n’est pas une épave à vendre au plus offrant. Elle mérite des dirigeants qui la respectent, qui osent affronter les prédateurs plutôt que de les servir. L’inauguration bloquée du Zando n’est pas un simple « retard administratif » : c’est un crime économique contre des milliers de familles privées de revenus.

Les Kinois doivent-ils se résigner à cette tyrannie de l’incompétence? Non. L’espoir réside dans une jeunesse qui refuse de baisser les bras, dans des collectifs citoyens qui traquent les détournements, dans une presse qui ose dénoncer.

Daniel Bumba a encore le choix : être celui qui aura précipité Kinshasa dans le chaos, ou celui qui, enfin, aura écouté le cri d’une ville asphyxiée. Pour l’instant, son héritage sent plus la pourriture que l’ambition.

« La vraie grandeur d’une ville se mesure à la dignité de ses habitants. »

Par la rédaction

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