Delphin Lama ONYANGUNGA, ancien Directeur Général de l’Agence Congolaise de l’Environnement (ACE), a été suspendu de ses fonctions pour incompétence et mégestion, selon l’arrêté signé par la Ministre d’État en charge de l’Environnement et Développement Durable, Eve Bazaiba Masudi. Cette décision, prise sur instruction de la Première Ministre Judith Suminya Tuluka, marque un tournant dans la gestion de cet établissement public à caractère technique et scientifique.

Accusé de graves manquements, Delphin Lama ONYANGUNGA a vu sa gestion décriée pour des dépenses excessives, des décisions controversées et des actes dépassant ses prérogatives. À son arrivée à l’ACE, il aurait trouvé un matelas financier de plus d’un million de dollars américains, rapidement dilapidé dans des dépenses jugées inutiles, notamment l’achat de véhicules personnels haut de gamme et la délocalisation coûteuse du siège de l’agence. Pendant ce temps, les agents de l’ACE subissaient des retards de salaires, conséquence directe de cette gestion chaotique.

Par ailleurs, Lama ONYANGUNGA s’est illustré par des initiatives controversées, comme la signature d’accords avec Blue Grace Energy Bolivia et Maximance 2030, visant à exploiter 80 millions d’hectares de forêts congolaises pour des projets de crédit carbone. Ces démarches, jugées hors de son champ de compétence, ont renforcé les critiques sur son incapacité à diriger une institution aussi stratégique.

Face à sa suspension, l’ancien DG a multiplié les démarches pour contester la décision. Il a saisi le Conseil d’État en référé liberté, sans épuiser les recours administratifs préalables, une procédure jugée maladroite et infructueuse. Il s’est également lancé dans une campagne médiatique visant à discréditer la Ministre d’État Eve Bazaiba, la Première Ministre Judith Suminya Tuluka, et même l’institution présidentielle. Ces actions, perçues comme une tentative de manipulation de l’opinion publique, ont été dénoncées par plusieurs observateurs comme contraires à l’esprit républicain et aux principes de bonne gouvernance prônés par le Président de la République.

Conscient de l’impasse de ses démarches, Delphin Lama ONYANGUNGA a récemment adressé une lettre de recours gracieux à la Ministre d’État, exprimant des regrets pour ses erreurs et demandant pardon. Cependant, cette demande intervient dans un cadre administratif clair, où la suspension à titre conservatoire relève d’une procédure classique et non d’une décision personnelle.

Pour de nombreux observateurs, cette affaire illustre les défis de la gouvernance publique en RDC et la nécessité d’une gestion rigoureuse des institutions stratégiques. Si certains estiment que Lama ONYANGUNGA a creusé sa propre tombe par ses turpitudes, d’autres y voient un rappel des exigences de responsabilité et de transparence dans la gestion des affaires publiques.

Par Didier Mbongomingi

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