Malgré un vivier de talents offensifs évoluant dans les plus grands championnats européens, la sélection nationale congolaise peine à reproduire ces performances sur la scène africaine. Ce paradoxe soulève plusieurs interrogations : est-ce une question d’adaptation au football africain, un problème tactique lié au système de jeu, ou même un facteur mystique influençant les résultats ?

Des buteurs prolifiques en club, mais en difficulté en sélection

Cédric Bakambu Attaquant du Betis Séville (Liga Espagnol)

Les statistiques des attaquants congolais en club sont impressionnantes. Cédric Bakambu, revenu en sélection grâce à ses performances au Betis Séville, affiche 9 buts et 3 passes décisives, avec une domination en Conférence League de l’UEFA. Yoane Wissa, fer de lance de Brentford, totalise 16 buts et 2 passes décisives, formant un duo explosif avec Bryan Mbeumo. Simon Banza, à Trabzonspor, est le Léopard le plus prolifique avec 20 buts et 5 passes décisives, dont 10 buts en 2025. Samuel Essende, malgré un temps de jeu limité à Augsbourg, a déjà inscrit 10 buts et délivré 2 passes décisives. Pourtant, ces prouesses individuelles ne se traduisent pas en efficacité offensive sous le maillot national.

L’adaptation au football africain : un défi majeur

Les Léopards RDC au chevet des militaires blessés au Camp Tshatshi

Le football africain est réputé pour son intensité physique et ses conditions de jeu parfois difficiles. Yaya Touré conseillait aux jeunes talents binationaux de « laisser leur football européen de côté et de s’adapter » lorsqu’ils jouent sur le continent. Les terrains moins fluides, les duels rugueux et les schémas tactiques différents exigent une adaptation rapide, ce qui pourrait expliquer les difficultés des Léopards à imposer leur jeu offensif.

Un système de jeu trop défensif ?

Le sélectionneur national des Léopards RDC Sébastien Desabres et Cédric Bakambu

L’entraîneur Sébastien Desabre, bien que salué pour avoir apporté de la stabilité et de l’ordre dans la sélection, est critiqué pour son approche prudente. Son système repose sur une solidité défensive, notamment au milieu de terrain, ce qui limite les prises de risques offensives. Certains anciens Léopards estiment que cette philosophie bride les attaquants et empêche l’équipe de pleinement exploiter son potentiel offensif.

Le facteur mystique : mythe ou réalité ?

En RDC, les croyances mystiques entourant le football sont profondément ancrées. Certains évoquent des blocages mystiques ou des influences occultes qui empêcheraient certains joueurs de briller. La mentalité congolaise, où « la lumière de l’un ne doit pas couvrir les autres », pourrait aussi jouer un rôle dans la dynamique de groupe et la confiance des joueurs. Si ces éléments relèvent davantage du folklore, ils influencent néanmoins la perception des performances de l’équipe.

L’équipe nationale sénior Football de la RDC

Vers une évolution offensive ?

Malgré ces obstacles, les Léopards ont une occasion en or de prouver leur valeur dans les prochaines compétitions. Avec un effectif talentueux et un entraîneur qui pourrait ajuster son approche, la RDC a les moyens de dépasser ses limites offensives et de rivaliser avec les meilleures nations africaines. Peut-être que ces attaquants réservent leurs éclats pour les phases décisives ?

Par Thierry Bwongo

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