Les négociations de Doha, organisées sous l’égide du Qatar, ont réuni le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et le mouvement rebelle AFC/M23, considéré comme un supplétif du Rwanda. Ces discussions s’inscrivent dans le cadre de la résolution 2773, qui exhorte la RDC à engager des pourparlers avec les groupes armés afin de mettre un terme aux violences qui ravagent l’Est du pays.

Lancé en avril 2025, ce processus diplomatique vise avant tout à instaurer un cessez-le-feu immédiat et à aborder les racines du conflit pour espérer une paix durable. Les parties prenantes se sont engagées à rejeter les discours de haine et à établir des mesures de confiance, notamment la libération de prisonniers et le retrait des forces rebelles des zones occupées.

Toutefois, ces avancées restent fragiles. L’AFC/M23 réclame que son cas soit traité indépendamment du différend opposant la RDC au Rwanda, tandis que Kinshasa considère le mouvement comme une émanation de Kigali. Ce désaccord fondamental ralentit les discussions, tandis que des affrontements sporadiques continuent d’ensanglanter la région, menaçant le fragile équilibre du processus de paix.

Face à cette impasse, la communauté internationale — notamment les États-Unis et l’Union africaine — multiplie les efforts pour soutenir les négociations et encourager un compromis viable.

Mais une question essentielle demeure : ces pourparlers sont-ils un véritable tournant vers la paix, ou ne constituent-ils qu’une étape symbolique dans un conflit aux ramifications profondes ? La recherche de la stabilité ne peut faire abstraction de la justice. Toute paix négociée devra garantir que les responsables des violences répondent de leurs actes. La paix, oui, mais pas à n’importe quel prix — et surtout pas au détriment des nombreuses victimes qui en attendent réparation.

Par Jason Mbo Itoo

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