Ce lundi 12 mai, les activités scolaires ont été paralysées dans plusieurs écoles du centre de Rutshuru, au Nord-Kivu. Les enseignants ont déclenché un mouvement de grève pour réclamer le paiement de leur salaire par mobile money, une mesure promise récemment par le gouvernement.
Parmi les établissements affectés, l’école primaire Remera, une institution catholique de Rutshuru centre, a également suspendu ses cours.
Ida Sifa, enseignante, s’est confiée à Tropikinfos.net, exprimant son profond regret face à cette situation :
« Nous sommes désolés de ne pas avoir reçu notre salaire depuis janvier. Le fait que certains de nos collègues d’autres écoles n’aient perçu que leur salaire de mars nous fait craindre une éventuelle escroquerie concernant les mois de janvier et février. »
Ce sentiment d’injustice est partagé par de nombreux enseignants, dont la motivation est gravement affectée.
Ce lundi, les responsables d’établissements ont retrouvé des salles de classe vides, contraints de gérer seuls les cours. Malgré leurs tentatives de négociation pour convaincre les enseignants de reprendre leurs fonctions afin de ne pas perturber le calendrier scolaire à l’approche de la fin de l’année, leurs efforts sont restés vains.
Isaac Mwanashaba, membre du syndicat des enseignants, pointe du doigt l’organisation Caritas, chargée d’assurer le paiement des salaires. Il lui attribue une grande part de responsabilité dans cette crise :
« La Caritas, désignée comme intermédiaire entre le gouvernement et les enseignants, doit absolument remplir sa mission en facilitant le paiement des salaires et en respectant ses engagements. »
Pour rappel, les enseignants avaient accepté de reprendre le chemin de l’école après avoir reçu la garantie que leurs salaires seraient versés via la Caritas. Cependant, cette promesse non tenue plonge le secteur éducatif de Rutshuru dans une incertitude totale, menaçant l’avenir scolaire de milliers d’enfants.
Par Kanoba Obadias









