Mbuji-Mayi, 12 mai 2025 – La province du Kasaï Oriental traverse une période de turbulences après l’ouverture d’une procédure d’accusation contre son gouverneur, Jean-Paul Mbwebwa Kapo. L’Assemblée provinciale a décidé, le samedi 10 mai, de renvoyer l’affaire devant la Cour de cassation, l’accusant notamment de détournement de trois millions de dollars américains destinés à des projets d’investissement.
Lors d’un vote crucial, 14 députés provinciaux ont jugé recevable le rapport d’accusation, déclenchant ainsi la mise en cause du gouverneur. Avec 9 voix contre et un bulletin nul, cette décision a provoqué un vif débat. Outre les fonds centraux, des montants controversés, dont 100 000 dollars initialement alloués à l’agriculture et 450 millions de francs congolais en rétrocessions, sont également évoqués dans le rapport.
Parmi les éléments soulevés, des irrégularités financières ont été mises en lumière, allant de la falsification de documents comptables à la dissimulation des effectifs officiels pour l’année 2024.
La décision de l’Assemblée provinciale a suscité une vague de contestations, notamment de la part de la fédération de l’UDPS/Mbuji-Mayi. Dans une déclaration publique, le parti au pouvoir a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de déstabilisation politique. Le gouverneur Mbwebwa Kapo, quant à lui, a réagi avec prudence en appelant la population au calme et en affirmant que la justice tranchera.
Face à ces accusations, l’UDPS a annoncé l’organisation prochaine de manifestations populaires pour contester cette mise en accusation, ajoutant ainsi à l’instabilité qui règne actuellement dans la province.
Alors que le gouverneur dispose de 24 heures pour soumettre sa démission ou défendre son dossier devant la Cour constitutionnelle, l’avenir politique de la province reste incertain. Les tensions s’intensifient, et l’opinion publique s’interroge sur l’impact de cette affaire sur la gouvernance et la stabilité du Kasaï Oriental.
Par la Rédaction









