L’atmosphère est électrique au Palais du Peuple, où le Sénat a décrété un huis clos après la lecture du réquisitoire de l’Auditeur Général des FARDC. En jeu : la levée des immunités de l’ancien Président de la République et actuel sénateur, Joseph Kabila. Cette initiative exceptionnelle, bien que prévue dans le règlement intérieur de la chambre haute, suscite de vives réactions.

L’ambassadrice Francine Muyumba (PPRD) affirme sur son compte X que Joseph Kabila bénéficie d’immunités non pas en tant que sénateur élu, mais en vertu de son statut d’ancien chef de l’État. Selon elle, le Sénat n’a pas la base légale nécessaire pour les lever, car elles sont garanties par une loi spécifique sur les anciens présidents. Elle met en garde contre les conséquences d’une telle démarche, qui pourrait fragiliser l’État de droit et exacerber les tensions politiques.

L’opposant Moïse Katumbi qualifie cette tentative de « démarche dangereuse et irresponsable », estimant qu’elle viole les dispositions légales exigeant un vote du Congrès. Il souligne que le Sénat seul ne peut décider de la levée des immunités sans l’Assemblée nationale, qui doit être réunie pour former le Congrès et statuer à la majorité des trois quarts.

Florimont Muteba de l’ODEP insiste sur le fait que la procédure actuelle constitue une violation des lois en vigueur et menace la cohésion nationale. Il rappelle que des décisions administratives ont déjà conduit à la confiscation des propriétés de Joseph Kabila, sans qu’il ait été jugé ou condamné. Il en appelle au dialogue et à une médiation nationale pour éviter que ces tensions ne compromettent la paix sociale.

Alors que la République Démocratique du Congo traverse une période politique délicate, l’issue de cette affaire pourrait avoir des conséquences profondes sur la stabilité institutionnelle et la confiance dans le système juridique. Le Sénat devra trancher, et le pays retient son souffle.

Par la Rédaction