Budjala et la province du Sud-Ubangi font face à une crise sécuritaire et administrative préoccupante, comme a voulu le souligner l’honorable Dr. Jean-Jacques Mbungani Mbanda bien que n’ayant pas pris la parole lors de la séance plénière de ce jeudi 22 mai 2025 à l’Assemblée nationale. À cette occasion, le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Shabani Lukoo Jacquemin, est venu répondre à une question orale avec débat, permettant au député de nationaux d’exposer les difficultés que traverse son territoire.

Sur le plan sécuritaire, l’élu de Budjala s’inquiète de la faible présence de la police, voire de son absence totale dans certaines localités, laissant la population livrée à elle-même et favorisant des pratiques de justice populaire et de fétichisme. Il évoque notamment les événements de Mosange survenus à la fin de l’année dernière, où des actes de cannibalisme et des troubles à l’ordre public ont été enregistrés. Cette situation met en lumière le manque d’encadrement pour une population majoritairement jeune.

Face à ces défis, il plaide pour un renforcement significatif des effectifs policiers, une meilleure infrastructure et une formation adaptée aux réalités locales. Il insiste sur la nécessité d’une police présente sur les cours d’eau qui traversent Budjala, territoire partiellement riverain dont la sécurité doit tenir compte du mode de vie de ses habitants.

En ce qui concerne l’administration, le député national dénonce l’état critique dans lequel se trouvent les responsables locaux. Les députés provinciaux restent impayés pendant des mois, tout comme de nombreux fonctionnaires de la territoriale. Cette crise touche également la police, avec des agents en poste qui ne perçoivent pas leurs salaires, y compris ceux des nouvelles unités, bien qu’ils soient employés par la Police Nationale Congolaise. Cette précarité rend difficile l’exercice de leurs fonctions et aggrave l’absence de l’État sur le terrain. A cela s’ajoute les conflits coutumiers et de succession dans les chefferies qu’il estime nécessaire a être réglé en vue de prévenir les conflits communautaires.

L’honorable Dr. Jean-Jacques Mbungani Mbanda insiste sur le besoin urgent de modernisation et de rajeunissement des cadres administratifs. La province du Sud-Ubangi, et particulièrement le territoire de Budjala, se trouve dans un état de marginalisation et d’abandon qui devrait interpeller les autorités. Il appelle ainsi le Vice-Premier Ministre de l’Intérieur à prendre des mesures immédiates pour renforcer la présence de l’État et rétablir un cadre sécurisé et fonctionnel pour les habitants de Budjala.

Par Thierry Bwongo

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