L’Autorité de Régulation de la Sous-Traitance dans le Secteur Privé se retrouve au cœur d’un scandale de détournement présumé, suscitant de vives interrogations sur la gestion de cette institution. Une correspondance officielle du cabinet du Président de la République, signée par Anthony Nkinzo Kamole, révèle que le Chef de l’État a été saisi par l’ONG ASSOMIP.Mu, dénonçant des irrégularités financières au sein de l’ARSP. Les éléments transmis comportent des données comptables et financières qui, bien que non encore vérifiées, soulèvent des interrogations sur la régularité de certaines transactions. En réponse, la lettre demande au Directeur Général de fournir des explications au Ministre de l’Industrie et du Développement des Petites et Moyennes Entreprises, chargé de faire rapport à la Haute Hiérarchie.

Cette démarche a rapidement été contestée par le professeur Sam Bokolombe, qui remet en question le sérieux du traitement de l’affaire. Il s’interroge sur la pertinence de demander des éclaircissements au principal suspect plutôt que d’ouvrir une enquête indépendante. Pour lui, une personne mise en cause peut-elle raisonnablement apporter des éléments objectifs sur les accusations portées contre elle, et quelles garanties offrirait une telle procédure sur la transparence des faits ? Il regrette que le ministre de tutelle n’ait pas été chargé de procéder discrètement aux investigations nécessaires avant de rendre compte à qui de droit. Selon lui, une instruction officielle aurait permis d’établir les responsabilités sans interférence et sans complaisance envers l’administration concernée.
La réaction du professeur Bokolombe met en lumière un manque de rigueur dans la gestion de ce dossier. Demander au suspect de justifier sa gestion revient à banaliser la gravité des accusations et à instaurer une forme de complaisance institutionnelle. Il critique l’approche adoptée, qui semble aller à l’encontre des principes de bonne gouvernance et de transparence. Il exprime son indignation face à une démarche qu’il juge absurde, et qui pourrait être perçue comme une tentative de désamorcer les accusations au lieu de traiter l’affaire avec sérieux et impartialité.
Ce scandale n’est pas sans conséquence pour l’ARSP, qui fait déjà face à des critiques récurrentes sur sa gestion. Le Directeur Général Miguel Kashal Katemb se retrouve au centre de nouvelles controverses alors que des soupçons de disparitions de fonds publics continuent de s’accumuler. Des sources proches du dossier évoquent des irrégularités financières portant sur des centaines de millions de francs congolais, qui auraient été destinés au développement du secteur privé national.
L’opinion publique attend désormais une réaction à la hauteur des enjeux. Il reste à voir si les autorités compétentes décideront de diligenter une enquête approfondie pour établir les responsabilités et garantir la transparence. L’affaire pourrait bien prendre une ampleur inattendue si des éléments nouveaux viennent confirmer les soupçons qui pèsent sur la gestion de l’ARSP. Affaire à suivre.
Par Thierry Bwongo









