Bukavu, Sud-Kivu – Une vidéo devenue virale a plongé la ville de Bukavu et l’entièreté du public congolais dans une onde de choc et d’indignation. Les images montrent l’exécution d’un civil en position de reddition, les mains en l’air, par des éléments du M23/RDF. Cet acte, largement condamné, soulève des questions profondes sur l’impunité et la banalisation de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo.

🔴scène surréaliste et insoutenable ! A #Bukavu les éléments de l'AFC/M23/RDF tuent en plein jour des civiles sans armes! Des exécutions sommaires pour semmer la terreur après que la population de #FUNU ai saboter leur meeting! @SaveTheCongo @Bukavuonline @afcongo @FARDC_Info… pic.twitter.com/pUfb0Bg9ll

— tropik infos (@TropikInfos) June 11, 2025

La diffusion de cette vidéo a provoqué une vague de réactions sur les réseaux sociaux et dans les milieux politiques. De nombreux observateurs dénoncent un crime de guerre et exigent une enquête indépendante. « Tirer sur un civil qui s’est déjà rendu, les mains en l’air, sans aucune menace, est un crime pur et simple », s’indigne un activiste des droits humains.

Ce qui choque davantage, c’est la déclaration d’un des agents présents sur la scène :

« Si vous ne pouvez pas supporter ce que vous voyez chaque jour, partez. »

Cette phrase laisse entendre que ce type d’exécution serait une pratique courante, une habitude ancrée dans la brutalité du conflit. Pour beaucoup, cela confirme les craintes d’une normalisation de la violence extrajudiciaire.

Selon plusieurs témoignages, cet acte ne serait pas isolé. Il s’inscrirait dans une campagne punitive menée par les éléments du M23 le lendemain d’un meeting raté. Plusieurs jeunes de la cité de Funu auraient été pris pour cible, assimilés sans distinction aux Wazalendo.

« Pitié, j’ai mal à la tête », implore un civil à #Bukavu. « Couche-toi par terre », rétorquent des rebelles du #M23 avant de le fouetter sauvagement. Ces tortures insoutenables et fréquentes sont des crimes impréscriptibles. Ils seront jugées, tôt ou tard. Nous y veillerons. pic.twitter.com/Ha18J2FLSP

— LUCHA 🇨🇩 (@luchaRDC) June 11, 2025

Aucun bilan officiel n’a été communiqué jusqu’à présent, mais certaines sources évoquent plus d’une dizaine d’exécutions similaires. Cette répression brutale alimente un climat de peur et de colère parmi la population locale, qui craint une escalade des violences.

Face à cette tragédie, les organisations de défense des droits humains réclament des sanctions contre les responsables et une enquête approfondie. « Se taire face à ça, c’est être complice », martèle un militant. La population, quant à elle, attend des réponses et des actions concrètes pour éviter que de tels actes ne deviennent une norme.

Par la rédaction